Regard Sud présente Amel Bennys
“Fin de partie”
Peintures & sculptures
Exposition du vendredi 29 avril au samedi 18 juin 2011
Vernissage vendredi 29 avril à partir de 18h00
Amel Bennys. Née en Tunisie.
Vit et travaille à Paris.
Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 1989. Se consacre depuis à la pratique de deux médiums : la peinture et la sculpture.
http://www.amelbennys.com/base/accueil.html
Amel Bennys. Forme cachée, forme sanctifiée.
Les œuvres d'Amel Bennys se trouvent très proche de l'art de l'icône, de par cette sanctification qui s'opère de la forme cachée, résumée à un nimbe lumineux où flottent des lignes et des volumes...
Ce qui est ici sanctifié, ce n'est rien de moins que l'instant de la création; or peut-on blâmer le créateur pour maintenir le secret de la création?
On perçoit ici des relations licites entre des couleurs qui ne sont pas nommées, mais n'en sont pas moins gouvernées par une loi toute puissante, qui donne à l'air le pas sur la matière, qui préfère la sensation à la pensée, et le toucher à la vue.
La seule présence dans l'espace est celle du tableau, et une fois que les rayons lumineux qui en sont issus ont pris leur départ, en un élan qui est à la fois celui de la flamme et celui du papillon, il n'y a plus de terme, ni de point d'arrivée. Le voyage est à lui-même son propre tout, comme le disait le poète Cavafys.
Dans le tableau réside l'instant décisif par lequel s'incarne la présence plénière; c'est alors que le corps s'accoutume à son équilibre propre, et à la force d'attraction que déterminent, par leur proximité ou leur éloignement, les atomes et les astres, mais aussi les couleurs et les lignes.
C'est une vision concise, résumée, mais singulière, dans la reconnaissance de l'unité et de la pluralité.
La lumière qui règne ici n'émane pas seulement des traces de mains empreintes sur les parois des cavernes, ou encore des lignes qui révèlent les choses licites et les choses tues,
mais aussi des vestiges laissés par des étoiles filantes lors de leur contact avec le sol terrestre.
La couleur, encore est sanctifiée en ceci que les veines de métal se reconnaissent elles-mêmes au sein de la pierre, et les plantes au creux des fouilles archéologiques.
Tous les soleils brûlent, mais dans le monde de la mémoire, les motifs du passé viennent s'inscrire en bas-reliefs comme autant de détails sur une pierre sculptée; les eaux et les temps l'ont recouverte, et désormais elle réunit en elle le créateur et l'être aimé, et le roc inerte se change en corps vivant.
Nabil Naoum
(traduit de l’égyptien par Luc Barbulesco)