Né à Paris le 1er septembre 1953, Francis Berthault est un enfant du faubourg Saint Antoine. D’un père ébéniste et d’une mère ingénieuse, Francis a hérité d’une curiosité d’esprit et d’une imagination à faire pâlir son entourage. D’une famille modeste, il ne manquera pourtant de rien tant ses parents ont fait preuve d’inventivité pour fabriquer tout ce dont rêvaient leurs enfants. Dernier d’une fratrie de 4 enfants, il devient très vite indépendant et tisse secrètement son univers.
A 8 ans, il devient pensionnaire à la Maîtrise de Notre-Dame-de-Paris comme petit chanteur où il va y rencontrer l’art de la musique et ses premières émotions esthétiques qui marqueront le début de sa carrière. Plus tard, c’est sa passion pour la montagne, à laquelle il s’est pleinement voué à l’aube de ses 17 ans qui enivre son inspiration de nature et de paysages. Consacrant le plus clair de son temps à l’alpinisme de haut niveau il choisit, à la suite de plusieurs mésaventures, de mettre un terme à cette vie.
Sa conversion vers la peinture se fait naturellement lorsqu’une de ses proches lui suggère de peindre pour passer le temps alors qu’il est en convalescence. Commence alors une période intense de formation, il peint 12 heures par jour et présente rapidement le concours d’entrée aux Beaux-Arts de Paris où il rentre à 25 ans. Avide de connaissances, il enchaîne ensuite sur une maîtrise d’Art plastique à Paris VIII.
Sa carrière de peintre débute par la création de l’association Iconophone proposant un travail d’atelier d’artistes peintres et de musiciens sur l’interaction entre leurs arts respectifs. Une tournée d’exposition aura lieu dans plusieurs villes de France, en commençant par le Centre Georges Pompidou qui ouvrait encore ses portes à de jeunes talents, première reconnaissance. Dès la fin des années 1980, Berthault remet en cause certains acquis et cherche une figuration en faisant parler ses petits bouts de papiers récoltés à travers des collages. L’humour apparaît dans ses œuvres bien que teintée d’une certaine gravité et déjà la présence des mots vient nourrir son propos.
Une carrière internationale débute alors avec des expositions au Japon, aux U.S.A. et en Allemagne. Berthault participera à la première tournée d’exposition de peintres occidentaux à Moscou et Saint-Pétersbourg à l’ouverture de la Perestroïka, une de ses œuvres entre alors dans la collection du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg. Pris au piège du collage, il sent le besoin d’un retour à la toile qui ira même jusqu’à un réalisme surprenant qui vient clore ce qu’il nomme « les fondations » de sa peinture.
Créateur et collaborateur dans divers projets artistiques, il cède sa place de directeur du centre culturel de « La Laverie » comme il l’avait prévu pour se concentrer de nouveau exclusivement à la peinture. Ce tournant se conclut par un radical changement de vie. Berthault retrouve l’effervescence artistique de Paris en 2003. Son travail de la couleur trouve un épanouissement toujours plus grand et son propos retrouve un univers joyeux.
Après trois ans de vie parisienne, l’amoureux de la nature commence à suffoquer, Berthault déménage au bord du lac d’Annecy où il vit actuellement. Ce havre de paix aux qualités esthétiques incontestables est la source de son influence actuelle où sa reconnaissance s’étend désormais.
Cette exposition nous propose de voir, dans les peintures et dessins de Francis Berthault,
une vision pure et poétique du monde.
Une vision intense de couleurs, de courbes et d’humour.
Une vision fusionnelle de la ville et de l’être humain.
Ici, les visages dialoguent avec le bruit de la ville, ils se font écho, ils se fondent entre eux.
Choisir d’humaniser et de poétiser la ville, voilà ce qu’il nous propose