My Favorite Things
- du 18/06/2005 au 07/08/2005
On compte dans ce pays des peintres remarquables, méritant mieux que la relative confidentialité dans laquelle la plupart sont confinés.
L'objet de cette exposition est donc de présenter cette peinture qui se fait en France.
Pour que les choses arrivent, il n'y a pas trente-six solutions : il faut les provoquer.
Cette exposition a été conçue comme un cheminement, selon une succession de salles aux intitulés simples, déclinant les différentes étapes de la vie d'un être humain :
Plages.
C'est au contact du sable brûlant que naissent les premiers souvenirs d'enfance,comme le laisse entendre un tableau de Daniel Clarke. Mais la plage évoque aussi la nostalgie et, pourquoi pas, un regard désenchanté, qui s'incarne dans les homeless californiens de Pierre Moignard ; le soleil, quant à lui, prodigue à l'occasion des hallucinations, ces mirages qui apparaissent dans les visions incandescentes de Marc Desgrandchamps.
Jardins.
L'enfance, toujours, mais aussi le jardin en tant que lieu angoissant, comme dans Blow-up de Michelangelo Antonioni : les chaises en plastique de Desgrandchamps semblent avoir été précipitamment désertées à la suite d'on ne sait quelle catastrophe ; et les potagers de Philippe Hortala, en apparence tranquilles, paraissent tendus par l'imminence d'une secousse
tellurique.
Bonheur acide.
Le bonheur, certes, mais au sein d'un cercle familial clos. Les histoires
inavouables et fragmentaires de Philippe Perrot, les sœurs siamoises de Béatrice Cussol, les portraits obsessionnels de sa fille par Agathe May, toutes ces œuvres illustrent un bonheur légèrement étouffant.
Une curieuse solitude.
Le passage à l'âge adulte, l'introspection : à quoi peuvent bien songer le personnage égaré dans une forêt de fleurs de Robert Combas, l'homme pensif accoudé à la fenêtre de Daniel Déjean, ou ce couple de Djamel Tatah autour duquel plus rien ne
semble exister ?
Visions.
Laisser libre cours à son imagination, tout en la contrôlant. Celle de Vincent Corpet, qui semble sans limites, commande son système analogique, générateur de transformations
endémiques. Mais la vision, c'est aussi la transe, l'hallucination, dont semble relever le tableau humoristico-mystique de Robert Combas. Et quel meilleur exemple de vision intérieure que la
Tentation de Saint-Antoine, dont Stéphane Pencréac'h donne ici une version contemporaine ?
Guerre et religion.
Un vieux couple, en même temps très moderne. Ronan Barrot actualise
les supplices autrefois gravés par Goya. Vincent Corpet, dans une œuvre ancienne, soumet la crucifixion à sa vision transformatrice. Dans un grand tableau de Stéphane Pencréac'h, des
avions de chasse larguent leurs bombes sur Paris, tandis que toute une jeunesse insouciante continue de danser dans les sous-sols de la ville.
Sexe
Y aurait-il, dans la vie, des préoccupations plus importantes que le sexe, le désir et, accessoirement,
l'amour ? Voici sans doute un sujet que partagent pratiquement tous les artistes de l'exposition. Christophe Avella-Bagur, Vuk Vidor, Jules Rames, Combas ou Corpet peignent autant de femmes aux jambes largement ouvertes, de pisseuses accroupies, de copulations…
La Mort.
C'est elle qui, de toutes les façons, aura le dernier mot. Alors devant le Cadavre au bras coupé de Pencréac'h et les Figures de mort que Bernard Dufour peint peu après la disparition
de sa compagne, le visiteur aura peut-être la tentation de reparcourir mentalement les salles en sens inverse. Après s'être arrêté devant tous ces tableaux qui lui parlent de la vie,
aura t'il vu défiler la sienne en écho, à travers des visions formelles étranges qui ne sont pas les siennes, mais dans lesquelles il aura, on l'espère, perçu une certaine familiarité ? Si tel est le cas, alors cette exposition aura réussi son pari.
renseignements :Accès
*par le quai Charles de Gaulle, Cité Internationale
*parking Cité Internationale, accès côté Rhône
*Bus 4, arrêt Musée d’Art Contemporain
correspondance Métro Foch Ligne A ou Métro Saxe-Gambetta Ligne B et D
*Bus 47, départ gare Part-Dieu, arrê
horaires :Horaires d’ouverture
Du mercredi au dimanche
De 12h à 19h
tarifs :Tarifs de l’exposition*
Plein tarif : 5 euros
Tarif réduit : 3,5 euros
Gratuit pour les moins de 18 ans
*(sous réserve de modifications)