« Notre enfance nous suit comme une douce lumière.
Elle reste l’espace où sans cesse nous pouvons nous ressourcer », tardivo
tardivo est né en Touraine le 27 juin 1935.
A l'âge de quinze ans tardivo part à Tours où il rencontre Vignac. Ce professeur aux Beaux-Arts marque un tournant décisif. Vignac deviendra son maître. Cet homme remarque «l'élève», grâce à lui l'espoir nait, la détermination s'incarne, le dessein se métamorphose :
« Ne faire que de la peinture ». Non seulement, Vignac permet, mais il approuve, il encourage, il sait cette passion. Il offre le passage. Dès lors, surgit une activité intense, une vitalité. UNE TURBULENCE.
Au début des années 1970, la peinture de tardivo est abstraite. Il reconnaît la toile blanche comme un achèvement comblé, un triomphe, une apothéose. Mais cette dynamique, ne peut l'abstraire justement de ses origines terriennes et sans cesse, elles ramèneront le peintre vers la représentation humaine car sa démarche
picturale ne peut se concevoir uniquement dans la formulation.
« Année après année, il a acquis des techniques de plus en plus complexes, tout en affirmant, par choix autant que par goût, une gestuelle de plus en plus décomplexée », Françoise Marvier, Tardivo, un peintre différent.
Parce que ses personnages perpétuent et fusionnent ici et là, avec audace, franchise, ignorance et dérision des empreintes réelles et incorporelles, tardivo se penche davantage sur les dessins d'enfants. Il s'en empare et chancelle pour eux.
« Ses toiles évoquent un peu les dessins d’enfants. Mais le message est plus puissant. Il adresse dans chacune de ses oeuvres un message d’amour et de respect à celles qui ont guidé ses premiers pas. […] Vêtues d’une blouse à fleurs, les cheveux tirés en arrière, les yeux écarquillés, les femmes de tardivo suscitent le respect, inspirent la tendresse », Jean-François Julien, Tardivo, l’homme qui aime les femmes…, 2006
C'est une source de renouvellement à laquelle il puise et revient dès qu'il a le sentiment d'avoir exploré un territoire. Selon les mots d’Isabelle Lacrouts dans Nostalgie baroque (2006), « l’habile composition patchwork du peintre exhume un imaginaire familier qui évoque la nostalgie de l’enfance, la simplicité, la bohème d’antan. Un folklore de teintes, une série de scénettes décalées, audacieuses, un panache gouailleur et sensible de couleurs donnent vie à un monde pittoresque, bancal débordant d’humanité. […] Ces icônes primitives auxquelles l’alliance des couleurs insuffle une présence attachante, palpable, animent un étrange cirque enchanteur. »
« S’exprimant toujours dans une inégalable liberté d’esprit et de geste, il nous offre à la fois une part d’enfance et de tendresse (mais avec quelle force chromatique !) et témoigne en même temps de sentiments exacerbés, d’une révolte, fougueuse, certes, mais jamais agressive. [Cette peinture] demeurera comme le témoignage sincère d’un artiste généreux, authentique, qui, débarrassé de toute contrainte esthétique, nous fait part, sous couvert d’une désinvolture apparente et parfois d’un humour rageur et corrosif, de la fragilité de l’existence et, sans doute, du plus profond ressenti de son être propre ».
Jacques Castell, avril 2005
http://www.jctardivo.com/textes