On imagine bien volontiers leur menuiserie sise en l'un des endroits les plus reculés d'une forêt de résineux. Un lieu où l'on ne sait jamais s'il fait jour ou nuit, que l'on atteint seulement si l'on a la chance d'être guidé par l'une de ces petites créatures en toge brune, qui, brandissant une lanterne et munie d'un couteau, connait tous les secrets des sentiers tourmentés.
Là, dans cette grande bâtisse métallique aux sombres résonances, les Katawumpus peaufinent avec une discrétion rare des pièces labyrinthiques et crépusculaires. La terre tremble, les voix grondent, le ciel menace. Empruntant aussi bien à la noise qu'au math rock, à l'emphase de Mike Patton qu'à la catharsis des rites amérindiens, les bruyants orfèvres tissent des univers d'une délicatesse infinie avant de les détruire en terrifiantes apocalypses.
Les Katawumpus traversent la vie en zig-zag. Probablement trop perfectionnistes pour aller trop vite, trop fascinés par les chemins tortueux pour choisir le plus court trajet, mais surtout parce que ça les amuse. Après la micro-édition de trois EP faits main et diffusés de manière très confidentielle, Katawumpus a choisi de travailler avec Miguel Constantino (Marvin, Papier Tigre, Will Guthrie, Fordamage...) pour l'enregistrement de leur premier album, Soleil Cogne, l’un de ces disques faits d’éruptions et de naufrages, de surchauffe et de bouillonnement.