Dénoncer les travers de notre monde fou pour réveiller la jeunesse de notre pays, voilà le pari du deuxième album des Rois de la Suède Néon Futur.
Renouant avec la tradition de la chanson/rock alternative, les Rois de la Suède réconcilient sur ce nouvel opus le No Futur des années 80 et la génération Geek tout au long des 17 titres proposés ici en deux parties (Face A et Face B).
La première partie de l’album assume clairement son caractère subversif en s'attaquant, sous couvert d'humour décalé, à quelques tabous de notre société à la dérive. Les perles sont nombreuses et on citera par exemple cette lettre d'amour sur la fracture culturelle dédiée à Patrick Le Lay (Pour toi je serai un blaireau), ou cette attaque magistrale contre l'engouement pervers et incompréhensible pour les DJs (Tous les DJs qui font semblant). On y trouvera aussi ce cri de libération contre la tyrannie du grand amour impossible (T'aimer normal), la dénonciation de l'instrumentalisation de la misère vue de loin comme objet pseudo artistique pour calmer les bonnes consciences écologiques (Emmène-moi dans ton hélicoptère). Et enfin, la mise en lumière du caractère purement réactionnaire de nos séries américaines préférées (La petite biatch des américains), l'évocation de notre pauvre avenir écologique à travers la fin du Nutella (Nutelle-moi), sans oublier une attaque en bonne et due forme contre le piratage et son discours populiste et faussement libertaire (Ta liberté de voler). La Face B nous rappelle quant à elle les origines du groupe à mi chemin entre le sketch et la parodie et nous replonge dans un univers absurde qui n’est pas sans évoquer les premières années d’Edouard Baer ou de l’équipe de Groland.
Enregistré avec des arrangements beaucoup plus rock que le disque précédent et suivant là l'évolution du groupe sur scène (guitare, basse, batterie) Néon Futur impose les Rois de la Suède dans la lignée de groupes comme les Béruriers Noirs ou les VRP aux côtés de leurs acolytes d’aujourd’hui que sont Stupéflip, les Wampas ou Didier Super.
