Chaque semaine, le cinéma retrouvé, de nouveau sur grand écran en copie neuve. L'occasion de découvrir des films méconnus ou des films mythiques restés longtemps invisibles, ressortis grâce au travail de distributeurs spécialisés dans le cinéma de patrimoine.
Me 3/04 à 14h30 - Sa 6/04 à 16h15 - Di 7/04 à 14h30 - Ma 9/04 à 16h30
Qui a peur de Virginia Woolf ?de Mike Nichols
Martha et George invitent deux amis, Nick et Honey, pour la soirée. A peine sont-ils arrivés que les hôtes, passablement ivres, commencent à se disputer. Nick et Honey assistent à cette scène de ménage et finissent par se disputer eux aussi… Pour son premier long métrage, Mike Nichols (Le Lauréat) porte à l'écran la pièce sulfureuse d'Edward Albee, adaptée pour l'occasion par Ernest Lehman, scénariste de La Mort aux trousses. Tourné à une époque où il n'était pas encore admis d'aborder l'enfer du couple, Qui a peur de Virginia Woolf ? bouscule les tabous et défie le code de censure en vigueur. Mike Nichols fustige la veulerie de l'American Way of Life et de la bourgeoisie moyenne. Il dissèque, à la manière d'un entomologiste, les névroses sexuelles, les frustrations mal digérées, le conformisme social et la violence des rapports entre les générations. Présenté en copie neuve.
(Who's Afraid of Virginia Woolf ?, US, 1966, 2h11, N&B, avec Elizabeth Taylor, Richard Burton, George Segal)
Me 10/04 à 19h15 Présenté par Fabrice Calzettoni - Je 11/04 à 19h - Sa 13/04 à 18h45 - Ma 16/04 à 17h30
Fear and Desire de Stanley Kubrick
Une patrouille de quatre soldats se retrouve derrière les lignes ennemies après le crash de leur avion. Cherchant à revenir dans leur camp en remontant une rivière, ils tombent sur une jeune fille qu'ils font prisonnière puis découvrent un avant-poste ennemi abritant un général… Le premier film de Kubrick, resté longtemps inédit ! Fear and Desire fut tourné au cours de l'année 1952 avec des acteurs inconnus et en décors naturels, dans les montagnes de San Gabriel en Californie, s'appuyant sur un scénario d'un ancien ami de lycée, Howard Sackler, futur lauréat du prix Pulitzer. On retrouve deux caractéristiques fondamentales de son œuvre future : d'une part cette manière de filmer le monde comme un échiquier, où les personnages ressemblent à des pièces mues par des forces inconnues, dans un décor à la fois concret et irréel ; d'autre part la forme mythique du récit, que Kubrick décrivait ainsi : « Un drame sur l'Homme perdu dans un monde hostile - privé de fondations matérielles et spirituelles - cherchant sa voie vers une compréhension de lui-même, menacé dans son Odyssée par un ennemi invisible qui l'entoure ; un ennemi qui, examiné de près, semble presque façonné du même moule que lui… ». Présenté en copie restaurée.
(USA, 1953, 1h02, N&B, avec Frank Silvera, Paul Mazursky, Virginia Leith)
Me 17/04 à 19h Présenté par Raymond Chirat - Di 21/04 à 14h30 - Ma 23/04 à 17h15
La Bandera de Julien Duvivier
Pierre a commis un meurtre dans un bar de Montmartre. Il réussit à quitter la France et à bout de ressources, s'engage dans la Légion étrangère, avec deux compatriotes. Dans un café maure, Pierre tombe amoureux d'Aïcha, une jeune Marocaine... En 1935, Duvivier est à un moment important de sa carrière. Depuis 1919, il a tourné trente-cinq films. Mais après avoir pris le virage du parlant avec brio et accumulé les succès, les demi-réussites se sont multipliées et il doit retrouver son public. Le cinéaste réunit Gabin, Le Vigan, et des seconds rôles bien connus de l'époque… L'efficacité de Duvivier n'est pas une légende, en témoignent la séquence initiale dans Barcelone et le finale dans le fortin. La Bandera remit Duvivier sur les rails : il signera ensuite La Belle équipe, Pépé le Moko, Un carnet de bal… Présenté en copie restaurée.
(Fr, 1935, 1h36, N&B, avec Jean Gabin, Annabella, Robert Le Vigan, Aimos, Pierre Renoir, Gaston Modot)
Je 25/04 à 21h - Ve 26/04 à 17h - Sa 27/04 à 16h30
Mort d'un cycliste de Juan Antonio Bardem
Épouse d'un riche industriel, Maria-José est la maîtresse de Juan, un professeur d'université. Au cours d'une promenade en voiture, elle renverse un ouvrier à bicyclette et prend la fuite. Tandis que son amant est bouleversé par ce drame, elle ne redoute qu'un scandale public et s'inquiète des insinuations d'un maître chanteur... En plein franquisme, Juan Antonio Bardem (oncle de Javier), l'une des figures audacieuses du cinéma espagnol des années 1950, parvient à se jouer de la censure et signe ici l'un de ses films les plus importants avec Calle Mayor. Juan Antonio Bardem : « Il faut montrer en termes de lumière, d'images et de sons, la réalité de notre entourage, ici et aujourd'hui. Rendre témoignage du moment présent. Le cinéma sera avant tout témoignage ou bien ne sera pas. » Ne manquez pas cette occasion de découvrir en copie restaurée ce film devenu rare, par l'un des grands noms du cinéma espagnol.
(Esp, 1955, 1h28, N&B, avec Lucia Bosé, Alberto Closas, Otello Toso, Carlos Casaravilla)
Plus d’informations sur la programmation sur le site de l’Institut Lumière.