Jeudi 16 mai 2013 : Et l'assemblée chanta jusqu'à ce que les braises se consument...
Deux femmes, étendues dans l’eau se font l’écho de ces voix lointaines… Deux comédiennes pour une entité traversée de multiples visages.
La rumeur gronde. Les corps jaillissent pour rejouer le destin d’une femme. Par fragments de mémoires, ceux qui l’ont condamnée pour sorcellerie resurgissent. Derrière la parole de ses accusateurs, la « sorcière » apparaît en négatif, prend corps petit à petit pour se retrouver une ultime fois face à son bourreau.
Le texte est monté en boucle, fait de fragments, de réminiscences, où les époques et les styles se conjuguent.
La danse, toute en retenue, se mêle au jeu et projette ce conflit, jusqu’à la rupture. Dans cette confrontation, les rôles se confondent, oscillent entre brutalité et douceur : un combat qui révèle ce qui dort en chacun. La danse est intimement liée au jeu. Inspirée du taï-chi-chuan, elle puise dans cet art martial une attitude, une respiration et une intensité contenue. Nous nous sommes appropriés ces éléments, tant pour refléter les combats intérieurs et les affrontements directs que pour créer une dimension flottante, au-delà de tout réalisme.
Les comédiennes évoluent dans l’eau à l’intérieur d’un bassin, bordé de pentes douces, bleues. L’eau évoque cet abîme d’où jaillissent les personnages. Cet élément inconstant rappelle les paradoxes de chacun : il faut se méfier de l’eau qui dort.
Vendredi 17 mai 2013 : J'ai muré les portes et les fenêtres
Nous avons rencontré des femmes espagnoles. Elles ont toutes vécu la dictature franquiste.
Nous nous intéressons à la mémoire de ces personnes, au récit de leur vie, à leur quotidien. Il n'est pas question ici d'une vision passéiste ; au contraire, nous évoquons hier pour parler de problèmes qui demeurent et envisager autrement l'avenir.
Le texte du spectacle est écrit d'après les témoignages de deux femmes que nous avons choisi de mettre en scène.
L'une, fille d'un républicain, a subi les représailles franquistes. Elle s'est exilée et nous livre son histoire. L'autre dit n'avoir rien vécu. Elle est immigrée et se mure dans le silence.
Loin de tout voyeurisme, Mathilde Ménager interprète tour à tour ces femmes et transmet leur récit. La danse et le chant flamencos se mêlent au jeu, renforcent l'intensité des éléments relatés et révèlent les non-dits.
Nous recréons, au cours du spectacle, le climat des rencontres. Le public occupe la place que nous avions lors des entretiens. Frédéric Joannès amorce le contact entre la scène et la salle.
Écorchée, la scénographie évoque la misère et la terreur qui régnaient alors.
Création soutenue par la Ville de Besançon, le Conseil Général du Doubs, l'Université de Franche-Comté et le CROUS de Besançon
Samedi 18 mai 2013: Récital Flamenco + soirée festive d'anniversaire (tapas, paella...) + juerga flamenca (boeuf avec musiciens invités par la cie)
La compagnie Anda Jaleo fêtera ses 10 ans d’existence au Fou avec un Récital Flamenco, une soirée festive d’anniversaire (tapas, paella…) et une juerga flamenca (boeuf avec musiciens invités par la compagnie).
Dimanche 19 mai 2013 : Le F.I.O.N à 15h et Parle-moi d'amour à 18h
Une grand-mère parle pour la première fois de son avortement. Elle livre son histoire à sa petite fille. Au péril de sa vie, elle a été contrainte d'interrompre sa grossesse pendant l'Occupation. Répréhensible par la loi, cet acte a été pratiqué clandestinement dans des conditions sanitaires exécrables. Au cours de son récit, ses souvenirs se télescopent : enfance, amours, guerre, peurs, ruptures... Ponctué de non-dits, le récit se construit au fil des questions de la petite fille. Ecrit à partir d'un témoignage, ce spectacle est une double histoire d’amour. Celle d’hier entre un homme et une femme confrontés à un choix difficile et celle d’aujourd’hui, entre cette femme et sa petite fille. Ces confidences resserrent les liens entre elles, les plongent toutes deux dans une profonde intimité, pour lever les tabous.