L'Avare

L'Avare
La dureté du bouffon et la tendresse du clown


Grand classique de Molière, très souvent mis en scène, L’Avare reste une résonance toujours actuelle, dans un monde de l’avoir et du paraître. Nous avons besoin de Molière, de son intelligence, de son esprit critique, de son génie théâtral. Metteur en scène, auteur, clown, marionettiste, comédien (il fut un étonnant Peron dans « Eva Peron » de Copi, accueilli en mars 2004), professeur à l’école Jacques Lecocq (les Nouveaux Nez furent ses élèves), Alain Gautré nous transporte dans une maison en guerre « balkanisée » où les conduites d’eau ne sont plus entretenues, qui n’est plus chauffée, où l’on est obligé de superposer plusieurs couches de vêtement pour ne pas mourir de froid. Alain Gautré est Harpagon, l’économe extrême, « arthrosé » du capitalisme, cherchant avaricieusement à contenir dans les limites qu’il fixe, les êtres qui l’entourent, à absorber leurs énergies, à les vampiriser (oh ! le sang de la jeunesse). Ces autres, qui cherchent à s’émanciper de la tutelle d’ Harpagon-Gautré, le metteur en scène les a choisi parmi les anciens élèves du conservatoire national d’art dramatique de Paris. Ce sont les Catherine Frot, les Darroussin, les Thierry Gimenez, les Yann Colette de demain. Ensemble, ils conjugent l’art du ridicule avec les armes de la comédie, le jeu clownesque et la chorégraphie des sentiments. Un spectacle totalement contemporain dans son propos et dans sa pertinance, grinçant et drôle. Forcément drôle.


Mise en scène de Alain Gautré.

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