MODERAT (MODESELEKTOR + APPARAT)
Sobrement intitulé "Moderat II", le nouvel opus du trio berlinois est attendu pour août prochain, et paraîtra sur le bouillonnant label Monkeytown Records, derrière lequel on retrouve déjà Modeselektor... Le duo de producteurs, Gernot Bronsert et Sebastian Szary, avaient créé la surprise en s'adjoignant les services de Sascha Ring, alias Apparat pour devenir trio voilà déjà 4 ans. Ou officialiser le trio plutôt. Car les premières ébauches de cette collaboration remontent à 2003, date de la sortie de l'EP, "Auf Kosten der Gesundheit". Puis en 2009, enregistré dans le même studio berlinois que celui investi par David Bowie à l'époque de Heroes (1977), Moderat premier du nom, révèle un disque analogique concassant et fusionnant les influences de chacun de ses membres : glitch, hip-hop, électro, shoegaze, dream pop. A l'heure où nous écrivons ces lignes, on connaît encore peu de choses de ce nouvel album à paraître. Un premier clip envoûtant a transpercé la toile, mais c'est à peu près tout. Néanmoins une chose est sûre et se confirme ainsi : la collaboration avec le collectif - au nom imprononçable - Pfadfinderei se poursuit. C'est sans nul-doute une autre plus-value du concept Moderat, qui devrait promettre un show visuel impeccable.
ANSTAM
Son Dispel Dances, très estimé, avait fait de lui l'un des derniers messagers d'une musique du cortex, vouée à être décortiquée, analysée, pesée, réfléchie, et finalement avalée avec moult efforts. Stones And Woods, qu'on se le dise, n'est pas franchement un tournant pop. “Handsome Dances The Dance” colle l'auditeur au beau milieu d'un labyrinthe post-apocalyptique et totalement impénétrable, cette bande originale techno-bass-IDM a de quoi faire perdre tout sens commun. Le fantôme d'un Aphex Twin, période Ventolin, se serait-il perdu dans le corps d'un jeune producteur allemand de bass music ? Sur le papier, l'équation se tient, “The Herald & The Lamb” messe funèbre entamée avec le sens des ambiances d'un Tim Exile, la confirme. Cet album est une machine à frissons, à monstres robotiques post-Fukushima, et à nébuleuses mortifères. Un excellent remède à la superficialité. (Mathias Riquier pour Tsugi).