Au départ, juste quelques pistes qui se croisent, quelques rapprochements, quelques coïncidences.
Sébastien Boisseau (contrebasse), complice de longue date d’Alban Darche (saxophones) qui, lors d’une de ses expériences de sideman a un « coup de foudre musical » pour le trombone aérien de Samuel Blaser. Samuel Blaser, musicien suisse installé à Berlin, l’autre ville où le batteur américain John Hollenbeck aime à poser ses baguettes (il y enseigne au Jazz Institute). John Hollenbeck qui se trouve à partager avec Alban Darche l’affiche de l’orchestre national de jazz : l’ONJ a repéré leur talent de compositeur et commandé un programme à chacun d’eux…
Sur le papier, tout ça paraissait tenir debout. Restait à quand même voir comment ces quatre éléments allogènes allaient réagir une fois réunis dans le même bocal.
L’expérience a été tentée au cours de l’été 2011, à Berlin. Quelques jours de rencontre/test/confrontation/échange : prometteur. L’Américain, le Suisse et les deux Français ont jugé que l’expérience valait la peine d’être tentée d’un quartet sans leader, chacun apportant ses compositions à l’ensemble.
John Hollenbeck : batterie & percussions
Batteur de talent, John Hollenbeck est aussi à l’aise en petites qu’en grandes formations aux côtés de grands noms du jazz (Fred Hersch, Tony Malaby, Kenny Wheeler, Bob Brookmeyer, David Krakauer), de la world musique (Pablo Ziegler) ou de la musique contemporaine (Meredith Monk). Il est également le leader remarqué de cinq groupes dont le Claudia Quintet et le John Hollenbeck Large Ensemble avec lequel il a été nommé à trois reprises aux prestigieux Grammy Awards. Nourri d'une égale passion pour de nombreux genres musicaux, cet artiste exceptionnellement versatile et créatif a su élaborer un langage à la fois expressif, accessible et savant. Il enseigne la composition et l’improvisation à l’Institut de jazz de Berlin. Il fait également partie de l'Orchestre national de Jazz.
Alban Darche : saxophone ténor.
Disque après disque, multipliant les formats et les expériences, Alban Darche construit une oeuvre originale, cohérente et libre. Il est l’ingénieux compositeur et leader du trio AD3 (avec Frédéric Chiffoleau à la contrebasse et Emmanuel Birault à la batterie) et du Gros Cube (anciennement Le Cube). Ce big band, composé de quinze instrumentistes parmi les plus talentueux de la scène jazz hexagonale, compte à son actif plusieurs albums dont un réalisé en 2007 avec le chanteur Katerine. Parallèlement à ces projets personnels, Alban Darche est membre du Qüntêt de Jean-Louis Pommier, du Sacre du Tympan de Fred Pallem et collabore avec, entre autres, Gabor Gado, Tim Berne, Marc Ducret, Julien Lourau, Kenny Wheeler, Driss El Maloumi, Baptiste Trotignon, André Minvielle… Il est également l’un des co-fondateurs (avec Sébastien Boisseau et Jean-Louis Pommier) du très actif label Yolk qui permet à toute une génération de musiciens de s’épanouir.
Samuel Blaser : trombone
L’évolution de Samuel Blaser est étonnante : ce musicien très classique au début de sa carrière s’est transformé en interprète libre et novateur, connu pour ses improvisations bien au-delà des frontières suisses. Cela n’a rien d’étonnant. Car le joueur de trombone, demeurant soit en Suisse, à New York ou à Berlin, est réputé sur le plan international pour refuser toute limite culturelle, musicale et stylistique. C’est probablement ce qui a fait son vertigineux succès : il a commencé à étudier la musique à l’âge de neuf ans, à 19 ans, il a été lauréat du Prix Benny Golson et à 26 ans, il a débuté en tant que leader de son premier groupe.
Sébastien Boisseau : contrebasse
Sébastien Boisseau est devenu en peu de temps un contrebassiste de référence en Europe. Développant un jeu puissant et élégant, ses références sont ancrées dans le jazz quelque part entre Jean-François Jenny-Clark, Marc Johnson et Scott Lafaro. Il compose pour ses projets WOOD et UNIT et participe à de nombreux projets européens. Sa rencontre avec Jean-Yves Evrard l’emmène vers d’autres approches d’une musique instantanée comme les performances (« il n’y a pas de fraise en hiver »), la chanson (Daniel Hélin), le théâtre où il joue à ses côtés dans la pièce de l’auteur flamand Arne Sierens « De Pijnders ».