Photographies de Rajak Ohanian.
Exposition organisée par la Bibliothèque municipale de Lyon en partenariat avec la Fondation Bullukian et le Centre National de la Mémoire Arménienne, dans le cadre de la commémoration du centenaire du génocide des Arméniens.
Parti à Alep, durant l’hiver 2005-2006, pour retrouver les traces de l’orphelinat où son père Garo (Garabed), déporté en Syrie pendant le génocide des Arméniens, fut recueilli, Rajak Ohanian pensait, au départ, mener un projet éminemment intime. Mais ce qu’il nous donne à regarder, à déchiffrer derrière des phrases denses de philosophes et d’historiens dont la crédibilité est reconnue (Y. Ternon, Levinas, Vidal-Naquet…), de documents historiques ou de rapports d’ambassades de pays neutres ou engagés du côté turc pendant la Première Guerre mondiale qui hachurent ses images, c’est le temps témoigné d’un génocide comme la tentative de sauver de l’oubli la communauté des victimes de la barbarie humaine. Des textes exempts d’espaces et de ponctuation, obligeant ainsi le lecteur à produire un effort intellectuel pour une prise de conscience peut-être plus certaine de chaque mot, dont chacun vient nous rappeler les faits. La superposition de ces témoignages et de ces images d’un présent proche est bouleversante lorsque l’on réalise qu’Alep, une des plus vieilles villes du monde, est elle aussi en train de disparaître.