Le Roi Lear
- du 01/06/2006 au 09/06/2006
C’est à la Noël 1606, à Londres, aux Blackfriars, que les comédiens de la troupe officielle de sa Majesté Jacques Ier jouent pour la première fois Lear. La troupe n’est composée que d’hommes et de jeunes garçons. Richard Burbage, 33 ans, trapu, le souffle court, joue le vieux souverain. Il fait très froid. Le Roi assiste à la tragédie, il la comprend très bien… Lear est la pièce phare de William Shakespeare. Depuis 400 ans, elle hante la conscience des hommes de théâtre. Comment, aujourd’hui, en assumer la présentation ? Que raconter au travers d’elle ? André Engel songe à mener « l’expérience Lear » depuis des années.
Lear, ou la recherche de la base et du sommet. Au plus haut du sommet, un roi. Au plus bas de la base, un bâtard, Edmond. Le roi se tient au cœur et au centre ; le bâtard a grandi à l’ombre et à l’étranger. Un jour, le roi déchire son royaume et jette sa couronne à terre. Puis il sort. Et, en sortant, il va rejoindre un ailleurs, un dehors tel que nul roi n’en a encore connu. Quelque chose comme des ténèbres extérieures qui ressemblent peut-être au monde réel. Lear croyait maîtriser l’expérience du dépouillement : privé d’enfants et sans abri, il finira par s’arracher ses vêtements avant de perdre la raison. Le bâtard, lui, veut passer du dehors au-dedans, de l’ombre à la pleine lumière.
Edmond veut surgir, grandir, s’ériger ; il veut entrer pour ne plus jamais sortir. Et, de fait, il n’a pas son pareil pour occuper la scène familiale ou intime, dont il expulse au passage son demi-frère puis son père. Jusqu’au jour où il disparaît, emporté à son tour par sa propre puissance d’expansion, à la façon dont éclate une bulle. Un double mouvement, donc : celui d’un sommet qui s’effondre et se dénude, celui d’une base qui enfle et se soulève.
Entre les deux, le monde entier paraît fendu comme une plaie. Quelques destins, tant bien que mal, tentent d’en recoudre les deux bords ; il n’est pas sûr qu’ils y parviennent.
Pour cette aventure, André Engel rassemble une équipe artistique d’exception. Michel Piccoli, qui souhaitait jouer le rôle depuis longtemps, sera Lear, le souverain brisé.
De William SHAKESPEARE; Texte français Jean-Michel Déprats
Mise en scène: André ENGEL; avec Lisa MARTINO, Rémy CARPENTIER, Gérard DESARTHE, Jean -Paul FARRE, Michel PICCOLI, Jérôme KIRCHER, Gilles KNEUSE, Anne SEE...
renseignements :04 78 03 30 00
horaires :du 1er au 09 juin 2006
tarifs :22,00 €
Voir les autres évènements pour :
Théâtre