Evènement associé : Nuits de FourvièreAprès avoir présenté Orion en 2004 puis un volet de la trilogie Qatsi en 2005, Les Nuits de Fourvière convient de nouveau l’un des projets cinématographiques de Philip Glass. Parmi les miroirs musicaux que le compositeur américain a tendus à Cocteau figure La Belle et la Bête, véritable opéra pour film et orchestre où sa musique, interprétée en direct par le Philip Glass Ensemble, se pare d’un romantisme inhabituel pour célébrer ce chef-d’œuvre de l’onirisme. Familier de l’œuvre de Cocteau, Glass avait déjà singularisé son Orphée en transposant les personnages sur scène, ses Enfants Terribles en déployant l’univers de la danse. C’est une approche différente qu’il a développée pour La Belle et la Bête, ajoutant sa propre touche d’illusion aux trouvailles visuelles du film de Jean Cocteau.
Par le miracle d’une synchronisation parfaite, les quatre chanteurs présents sur scène offrent leurs voix aux acteurs apparaissant sur écran géant : Philip Glass n’ayant conservé que les images, composant sa propre musique, transformant les dialogues français en parties chantées, La Belle et la Bête se voit transformé en opéra à part entière. Cocteau avait orné ce conte de fées d’images à la Vermeer : Glass lui ajoute une troisième dimension, démultipliant la féerie de ces luminescences d’outre-tombe en tissant des soieries électroniques venant comme autant d’ombres portées de l’aura qui entoure chaque plan.
Opéra pour film et orchestre de Philip Glass
Film de Jean Cocteau