Evènement associé : Nuits de Fourvière« A stroke », en anglais : une « crise » ou une « attaque », cardiaque par exemple. Celle que beaucoup ont failli ressentir quand
Is this it est sorti en 2001, à une époque où la pop music retrouvait tout juste droit de cité après des années de domination électronique. Les cinq new-yorkais s’offraient cet acte d’inconscience : relancer la vogue des guitares énervées et du rock’n’roll d’antan.
Avec une voix et des compositions qui évoquent Tom Verlaine et son groupe mythique Television, Julian Casablancas allait faire à son tour une petite révolution. Des chansons brillantes, courtes et cinglantes, portées par une énergie gigantesque : l’album déclenche immédiatement une passion furieuse et entraîne des dizaines de groupes dans son sillage. L’album suivant, Room on fire, se révèle riche en morceaux de choix, ce qu’un grand groupe énergétique français ne manqua pas de souligner pour les besoins d’une campagne publicitaire. Avec First impressions of earth, les Strokes continuent sur leur lancée avec ces quatorze chansons au magnétisme animal. Le premier extrait, Juicebox, faussement déconstruit, faisait figure de bon présage : confirmation avec ces compositions toujours plus ciselées, où les guitares offrent une subtile variété d’accroches mélodiques, et où la voix de Casablancas, impressionnante dans sa façon d’alterner nonchalance pleine de vibratos et montées en puissance frôlant l’apoplexie, est ici à son sommet.
Face à ce grand disque inépuisable, on n’attendait qu’une chose : voir ces cinq garçons amener leurs dégaines de rockers, leurs cheveux longs et leur musique à Lyon. Ce sera chose faite aux Nuits de Fourvière.