Le Roi nu
- du 07/12/2005 au 18/12/2005
Le porcher Henri aime la princesse Henriette, mais l’on sait bien que les histoires d’amour ne sont jamais aussi simples, surtout quand le roi a déjà promis la belle au despote du pays voisin. Autour de ces deux souverains tyranniques et d’une galerie de personnages surréalistes, ce sont trois contes d’Andersen qui sont repensés par Evguéni Schwartz et mis en scène selon la folie poétique de Laurent Pelly.
Conte de la folie ordinaire
Créé en janvier 2004 à Grenoble, au Cargo/Hors-les-murs, Le Roi nu s’inscrit sur la noble liste des pièces d’extrême qualité, profondément tout public, éminemment populaires. Le cas est suffisamment rare pour être souligné, d’autant que tout adulte qu’on soit, on finira par trouver autant de plaisir que ses têtes blondes à se replonger dans l’univers de ce(s) conte(s)... Un porcher par-ci, une princesse au petit pois par-là, un roi blousé par deux tailleurs sans scrupules, tandis que les références pleuvent et que les souvenirs se répondent, on ne sait plus à quelle fable se vouer. Mais rien d’inquiétant à cela : ce sont bien trois contes d’Andersen qui sont à l’origine de la pièce écrite par Evguéni Schwartz en 1934, magnifiquement traduite par André Markowicz, traducteur prestigieux de Dostoïevski ou Tchekhov.
Le Roi nu est un mélange de saveurs singulier, puzzle visuel, ludique et féerique, cocktail de qualités narratives et esthétiques qui détonne par sa capacité à naviguer entre le premier et le deuxième degré avec une déconcertante agilité. La magie du conte est là, elle opère dans ce décor pareil à une gigantesque boîte aux multiples tiroirs, dont surgissent toujours plus de personnages grotesques et fantastiques. L’espace modulable, constamment ouvert à un ailleurs plus surprenant, renvoie au texte d’Evguéni Schwartz, à son écriture nourrie tant du quotidien que du merveilleux, à sa figure légère – le conte – comme à son versant plus sombre – la critique politique. Le Roi nu n’est pas qu’une histoire d’apparences, il faut chercher notre réalité derrière les artifices, sentir le risque derrière le théâtre épique, la dénonciation derrière le conte ou le cabaret que dix comédiens, neuf hommes et une femme, orchestrent à travers plus du double de personnages.
On connaît l’amour de Laurent Pelly pour la musique, passion, entre autres, qui l’a conduit à figurer aujourd’hui parmi les metteurs en scène d’opéra les plus réputés. Le Roi nu porte en lui cette musicalité et l’énergie de l’artiste, une ondulation touchante entre naïveté et parodie qui évite tout stéréotype pour préférer l’humour et la poésie. Le Roi nu est une fête intelligente, une folie raisonnée, un désordre impeccable... une antithèse joyeuse, pour tous.
TEXTE
Evguéni Schwartz
MISE EN SCENE
Laurent Pelly
AVEC
Emmanuel Daumas
Grégory Faive
Audrey Fleurot
Rémi Gibier
Gaëtan Lejeune
Eddy Letexier
Karim Qayouh
Jérôme Ragon
Patrick Zimmermann (distribution en cours)
renseignements :DURÉE : 2H
horaires :Mardi 13 décembre 20h30
Mercredi 7 décembre 14 décembre 19h30
Jeudi 15 décembre 19h30
Vendredi 9 décembre 16 décembre 20h30
Samedi 10 décembre 17 décembre 20h30
Dimanche 11 décembre 18 décembre 15h00
tarifs :24 €
20 € Étudiants - 28 ans, CE, familles, + 65 ans, groupes de 10
17 € Demandeurs d'emploi, - 20 ans
15 € - 15 ans
M’ra (Carte Rhône-Alpes), Pass'Culture
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