Le Capitaine William Burroughs surpris en possession du chant
- du 01/02/2006 au 04/02/2006
L’équipée hallucinée de cinq artistes junkies embarque dans un bateau, en route vers leurs propres désirs, vers leur propre connaissance. William Burroughs, écrivain mythique, fondateur de la Beat Generation, est le capitaine de ce navire imaginaire, entouré de quatre comparses non moins déjantés : Samuel Coleridge, Johnny Thunders, Jean-Michel Basquiat et Kathy Acker. De l’excentricité à revendre, de quoi ravir Dan Jemmett…
Sexe, drogue et rock’n’roll
La pièce inédite de Johny Brown, musicien, auteur à ses heures, ami de Dan Jemmett, littéralement “William Burroughs pris en possession du chant du vieux marin”, enthousiasme immédiatement le metteur en scène anglais. Pour saisir la singularité de ce projet aussi fou que ses instigateurs, un petit éclairage autour des cinq anti-héros camés (ayant existé) du récit s’impose. Le capitaine du bateau, fantastique Denis Lavant en William Burroughs, auteur culte du Festin nu, Junky ou The Job, rencontre son pire ennemi, la drogue, dans les milieux de l’underground new-yorkais. Son écriture violente et sans pathos, sa poésie sombre, parfois obscène, scandaleuse, fantasmagorique, trouve une digne héritière en Kathy Hacker, auteur de l’avant-garde new-yorkaise des seventies, décédée en 1997 d’un cancer, chargée, dans la pièce de Brown, de tenir le journal de bord du navire.
Jean-Michel Basquiat, garçon du capitaine, peintre surdoué de la génération yuppies des 80’s, est mort à 27 ans d’une overdose ; Johnny Thunders, fondateur du groupe de rock New York Dolls puis des Heartbreakers dans les seventies, retrouvé mort en 1991, a vraisemblablement connu le même sort. Enfin, à la base de tout, trône le vieux Samuel Coleridge, poète philosophe anglais né en 1772, arraché de justesse à l’opium et à la folie, dont le poème “Le chant du vieux marin” a directement inspiré Johny Brown.
Comme dans les vers de Coleridge, les cinq losers partent pour un “voyage fantastique les emmenant vers les contrées exploratrices de leur propre création perverse et au-delà”, explique Jemmett. Hommage aux deux poètes subversifs que furent Coleridge et Burroughs, le texte de Brown est une rêverie poétique parfaite pour l’univers de marginaux, clowns, illuminés du metteur en scène de Femmes gare aux femmes et de Dog face, déjà présentés au Théâtre de la Croix-Rousse. Après avoir dynamité le répertoire classique anglais, Middleton ou Shakespeare, Dan Jemmett s’attaque au texte le plus contemporain qu’il ait jamais croisé.Un choc, loin de l’écriture théâtrale telle qu’on l’envisage, un OVNI, un pari de mise en scène, un réservoir d’invention pure, comme en raffole l’artiste qui aime être surpris, surprendre. Laissons-nous entraîner de nouveau dans sa folie incomparable.
TEXTE
d’après William Burroughs Caught in Possession of the Rime of the Ancient Mariner de Johny Brown
MISE EN SCENE
Dan Jemmett
AVEC
Carine Barbey
Denis Lavant
Pascal Oyong-Oly (distribution en cours)
renseignements :Durée : environ 1h30
horaires :Mercredi 1er février 19h30
Jeudi 2 février 19h30
Vendredi 3 février 20h30
Samedi 4 février 20h30
tarifs :22 €
18 € Étudiants - 28 ans, CE, familles, + 65 ans, groupes de 10
15 € Demandeurs d'emploi, - 20 ans
M’ra (Carte Rhône-Alpes),
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