Le Cochon est-il une série de tranches
- du 04/04/2006 au 06/04/2006
Fidèle à la démarche qu’elle a engagée depuis plusieurs années, Pascale Henry donne audacieusement corps à une réflexion contemporaine et revient à la mise en scène d’un de ses textes avec énergie et humour. Le cochon, animal dévoré, tirelire ou recycleur de déchets, devient l’idéale métaphore d’un monde en pleine réduction et l’occasion de questionner l’essentiel avec poésie et amusement
Quand tu descendras du ciel...
“Cacophonie ou manifeste pour la sauvegarde de la métaphore” : si le titre du nouveau texte de l’auteur-metteur en scène grenobloise ne suffisait pas à évoquer l’ironie douce, son sous-titre ne laisse aucun doute. Il s’agit bien là d’un immense jeu de mots et de voix, polyphonie fantaisiste, récit fragmenté qui renvoie directement à nos outrances, à notre société, actrice inconsciente de sa dérive morale et sociale. Kaléidoscope poétique et politique, Le Cochon est-il une série de tranches de jambon? doit son incarnation étonnante à cinq femmes. Quatre comédiennes et une acrobate, cinq figures éclairantes relaient huit voix qui se mêlent, se heurtent, se répondent : la voix d’une femme qui aime, la voix du supermarché, la voix des chuchotements, la voix de Jeanne d’Arc, ..., huit sources stimulantes, interrogations, échos ludiques et pertinents à la ronde mensongère qui fait tourner le monde. Pascale Henry s’amuse avec le(s) sens, la répétition, dans cette volonté inaltérable de faire entendre “les écritures qui donnent corps au théâtre”,la sienne cette fois-ci, et de“se confronter à la fois au dire et au comment dire”.Elle invente, dans la rigueur et la légèreté, une expérience jubilatoire qui s’interdit de virer à l’exercice de style. Le Cochon est donc bien le “tragique chahut” dont elle avait rêvé : un chahut traversé par Jeanne d’Arc en pleine lutte contre ses invisibles ennemis, un chahut apaisé par le corps gracieux de l’acrobate qui descend du ciel, conscience méfiante du petit univers qui se joue sous ses pieds.
L’auteur, nourrie de son attachement au cirque, a ainsi eu l’idée magique d’offrir à Valérie Dubourg, une place d’honneur. La jeune artiste déroule, enroule à l’infini son corps à la corde lisse : personnage décalé et lumineux, il vient citer André Breton, Novalis ou Emilie Dickinson pour dire et repenser notre rapport à l’autre et au langage. Pascale Henry tient encore à faire prêter l’oreille, à stimuler l’imagination et la réflexion, se pose encore face au rythme effréné du monde pour se demander comment vivre là où nous sommes, avec le sourire : c’est suffisamment rare pour être précieusement gardé et partagé.
TEXTE
mise en scène
Pascale Henry
AVEC
Antonella Amirante
Valérie Dubourg
(à la corde lisse)
Sylvie Jobert
Isabel Oed
Mélanie Vaudaine
renseignements :Durée : 1h40
horaires :Mardi 4 avril 20h30
Mercredi 5 avril 19h30
Jeudi 6 avril 19h30
tarifs :22 €
18 € Étudiants - 28 ans, CE, familles, + 65 ans, groupes de 10
15 € Demandeurs d'emploi, - 20 ans
M’ra (Carte Rhône-Alpes),
Pass'Culture
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