Chostakovitchen lettres et en notes
- du 11/04/2006 au 15/04/2006
Si la musique singulière et envoûtante d’un des compositeurs russes les plus doués du siècle dernier est jouée avec splendeur et respect par le Quatuor Debussy... Si Philippe Delaigue, à partir de textes sur Chostakovitch, y ajoute son regard précieux... La musique s’unit alors subtilement au théâtre le temps d’un voyage biographique atypique et poignant.
Un beau mirage
Il y a sept ans, Madame Chostakovitch exprimait son désir de faire enregistrer l’intégrale des quinze quatuors de son défunt mari par le Quatuor Debussy. En septembre 2005, c’est donc le dernier disque de la série qui paraît, avant 2006, année phare du trentenaire de la mort du compositeur et du centenaire de sa naissance.
Le Quatuor Debussy avait immédiatement lié sa passion pour l’artiste russe à celle pour l’homme, complexe et ambigu. C’est pourquoi en 1999, dans une petite salle parisienne, les musiciens greffent humblement leurs instruments sur un montage de la correspondance de Chostakovitch : Philippe Delaigue, séduit, accepte de contribuer à donner au projet l’ampleur qu’il mérite. Créée en janvier 2000 au Théâtre de Privas, la pièce est, exceptionnellement, reprise au Théâtre de la Croix-Rousse.
“Comme nombre d’artistes soviétiques influents, Chostakovitch incarne douloureusement l’équilibre mal tenu de la recherche musicale singulière et du service artistique rendu à la Patrie reconnaissante”, explique Philippe Delaigue. Faisant le choix difficile de rester en Russie totalitaire, Chostakovitch devient effectivement rapidement le compositeur numéro 1 du régime, forcé de jongler entre ses productions officielles et ses créations plus personnelles, dont les quatuors à cordes font partie. Le montage de textes effectué par Philippe Delaigue est saisissant, renvoyant totalement à la dualité du personnage, passant de la fougue à l’accablement, de sa maladie à sa passion pour le football ou son rapport au parti. Le Quatuor Debussy succède à chaque thème, miroir musical, fidèle relais aux émotions des mots. Cynique, enthousiaste, l’homme aux mille facettes est donc rendu temporairement à la vie, tandis que son extraordinaire musique le suit, tout aussi ambivalente, ironique, parfois inquiète, désespérée, toujours expressive, très poignante dans ses mouvements lents. Yves Barbaut, fantastique Chostakovitch malade, rejoue sa dernière partition, tandis que par le jeu de la lumière, le Quatuor apparaît et disparaît derrière lui. Un beau mirage, une transparence passagère, magique, pour celui qui ne connut jamais la pleine liberté de son art.
TEXTE
d’après des Correspondances de Dimitri Chostakovitch à Isaac Glikman (Editions Albin Michel), de la biographie de Dimitri Chostakovitch réalisée par Kristof Meyer (Editions Fayard), et d’un poème de Rainer Maria Rilke (Editions Seuil)
MISE EN SCENE
Philippe Delaigue
AVEC
Yves Barbaut (comédien)
et le Quatuor Debussy : Christophe Collette,
Anne Ménier (violons), Vincent Deprecq (alto), alain brunier (violoncelle)
renseignements :Spectacle tout public, dès 11 ans
Apéro en notes : lundi 10 avril 19h30
Stage “Direction d'acteurs”week-end 15/16 avril
horaires :Mardi 11 avril 20h30
Mercredi 12 avril 19h30
Jeudi 13 avril 19h30
Vendredi 14 avril 20h30
Samedi 15 avril 20h30
tarifs :22 €
18 € Étudiants - 28 ans, CE, familles, + 65 ans, groupes de 10
15 € Demandeurs d'emploi, - 20 ans
13 € - 15 ans
M’ra (Carte Rhône-Alpes),
Pass'Culture
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