On ne badine pas avec l'amour
- du 11/05/2006 au 02/06/2006
Après quelques années d’études, Perdican, fils du baron, est de retour au château en compagnie de son précepteur, maître Blazius. Sa cousine, Camille, rentre également sous la surveillance de sa gouvernante, dame Pluche. Le baron rêve de les unir mais l’éducation que Camille a reçue au couvent l’éloigne totalement du désir. Perdican se veut prêt à tout pour la séduire, jusqu’à simuler d’en aimer une autre. Fin de l’insouciance...
Le bonheur est dans le pré ?
“Tragédie de l’innocence”, c’est ainsi que Philippe Faure évoque le texte de Musset, comme une comédie dramatique où rien ne vient alléger la prescience angoissante de la catastrophe amoureuse. Musset déclinait déjà cette confusion des sentiments, inéluctable et destructrice, dans Les Caprices de Marianne en 1833, un an avant d’écrire son proverbe, On ne badine pas avec l’amour. “Musset”, explique Philippe Faure, c’est “un théâtre romantique et amoureux, à la liberté de ton incomparable, très actuel, renvoyant aux mots d’un autre poète, Rimbaud : « Il faut absolument être moderne ! » Le théâtre de Musset, c’est celui d’une jeunesse qui ne laisse pas voir la tragédie, mais qui porte la mort en elle-même...”. Cette jeunesse inconsciente est d’abord celle de Perdican, bachelier sûr de ses atouts, celle de Camille, toute empreinte de son éducation religieuse, clamant les dangers de la passion, et celle de Rosette - sœur de lait de Camille - simple paysanne manipulée par Perdican qui lui promet l’amour. Ce trio-là, ignorant du tourbillon infernal qui l’entraîne, est entouré d’un chœur, personnages grotesques commentant le drame qui se joue, fantoches difficilement identifiables, sans repères d’âge, reflet d’une esthétique que le metteur en scène et son fidèle complice, le décorateur Alain Batifoulier, ont voulue universelle et atemporelle. Ensemble, ils ont repensé à ce pré d’herbe verte qu’ils avaient imaginé pour une création plus ancienne, “un symbole de liberté fascinant, un terrain de jeu bien palpable, aux connotations tant érotiques que dramatiques”, s’accordent les deux artistes. La jeunesse court donc vers sa perte dans ce champ qui voit passer toutes les intensités du jour, de l’aube au crépuscule, de l’ivresse à la mort. Ainsi débridée, la pièce affirme aussi son versant pétillant, coloré, contrepoint cruel à une sombre issue. Philippe Faure se souvient de Pialat, de Sous le soleil de Satan et de cette réalité de la terre, inquiétante et brute, de l’énergie d’une histoire où les personnages s’égarent. En repensant au regard de Sandrine Bonnaire dans ce chef-d’oeuvre du cinéma, on se réjouit d’imaginer cette pureté effarouchée sur une scène.
TEXTE
Alfred de Musset
Mise en scène
Philippe Faure
AVEC
CLAUDINE CHARREYRE
ANNE COMTE
mathieu besnier
GILLES OLEN
paul predki
(DISTRIBUTION EN COURS)
renseignements :Répétitions publiques : jeudi 20 avril 19h30 et mardi 9 mai 19h30
Apéro amoureux : lundi 15 mai 19h30
L’école des spectateurs : d'avril à juin
Durée : environ 1h45
horaires :Mardi 16 mai 23 mai 30 mai 20h30
Mercredi 17 mai 24 mai 31 mai 19h30
Jeudi 11 mai 18 mai 1erjuin 19h30
Vendredi 12 mai 19 mai 2 juin 20h30
Samedi 13 mai 20 mai 20h30
tarifs :24 €
20 € Étudiants - 28 ans, CE, familles, + 65 ans, groupes de 10
17 € Demandeurs d'emploi, - 20 ans
15 € - 15 ans
M’ra (Carte Rhône-Alpes),
Pass'Culture
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