Face de cuillère
- du 07/06/2006 au 16/06/2006
Face de cuillère, c’est le surnom qu’on lui a donné parce qu’elle a la tête toute ronde. Steinberg, son autre nom, c’est une petite fille sans âge, et malheureusement sans avenir... Face de cuillère est condamnée, mais dans l’écriture simple et pleine d’humour de Lee Hall, rien ne vire au tragique, à l’insoutenable. Une émotion délicate, confiée à une comédienne solaire, Romane Bohringer.
Quand j’avais cinq ans, je m’ai tué
Lee Hall, né en 1967, est surtout connu pour être le scénariste du film de Stephen Daldry, Billy Elliot. Mais le Britannique est aussi dramaturge, écrit pour le théâtre, la radio et la télévision, et vit aujourd’hui à Hollywood. Spoonface Steinberg, le titre original de Face de cuillère -traduit par Fabrice Melquiot- est une pièce très courte, aussi dérangeante que l’est la majorité des œuvres de l’auteur. Monologue poignant, bercé par les chants de la Callas, le texte réussit à parler de choses terribles, tabou, avec une légèreté et une lucidité bouleversantes, jamais larmoyantes. Car Face de cuillère, comme on l’appelle, n’est pas larmoyante, elle. Evidemment tout n’a pas toujours été facile, elle est née la tête toute ronde, toute molle, avec une mère qui noyait à la vodka sa souffrance de savoir son mari dans les bras d’une jeune étudiante. Evidemment, elle sait qu’elle va mourir bientôt, que sa faculté à calculer plus vite que son ombre - elle est autiste - ne la sauvera pas, mais elle sait aussi qu’il n’y pas de raison d’avoir peur de ce qui l’attend. Ce qui rassure tout particulièrement le personnage extraordinaire de Lee Hall, c’est son amour pour l’opéra. “J’aime les très belles femmes qui font les opéras et comment elles chantent et font voltiger leur voix comme ça - parce que les choses les plus tristes c’est ce qu’il y a de meilleur [...]”, confie la fillette. La voix de Maria Callas traverse un répertoire intense, de la Norma de Bellini à la Tosca de Puccini, indication de l’auteur que le metteur en scène, Michel Didym, se fait un point d’honneur à sublimer, évoquant cette “partition magnifique qu’il faut absolument fidèlement restituer”. Romane Bohringer, habituée du théâtre, cet “acte gratuit où l’on se donne en artisan, vaccin anti-vanité qui force à garder les pieds sur terre”, forte de ses collaborations répétées avec Hans Peter Cloos, Pierre Pradinas ou Irina Brook, apparaît comme la femme-enfant idéale pour incarner la candeur et l’acuité de l’univers de l’auteur. Solo de l’actrice dirigé par le généreux Michel Didym, la pièce renverra forcément dans sa forme à la simplicité de l’écriture de Lee Hall, et dans ce qu’elle dit, à la sérénité féroce et touchante de son incroyable personnage.
TEXTE
Lee Hall
MISE EN SCENE
Michel Didym
AVEC
Romane Bohringer
renseignements :Forum Romane Bohringer : samedi 10 juin 14h, Fnac Part-Dieu
Durée : environ 1h10
horaires :Mardi 13 juin 20h30
Mercredi 7 juin 14 juin 19h30
Jeudi 8 juin 15 juin 19h30
Vendredi 9 juin 16 juin 20h30
Samedi 10 juin 20h30
tarifs :24 €
20 € Étudiants - 28 ans, CE, familles, + 65 ans, groupes de 10
17 € Demandeurs d'emploi, - 20 ans
M’ra (Carte Rhône-Alpes),
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