Evènement associé : Université Populaire de Lyon 2006 - 2007Cycle de cours présenté par Jérôme Maucourant, Maître de conférences en science économique.
Dans la science économique dominante ou « orthodoxe », on fait fréquemment l’hypothèse que les mécanismes concurrentiels du marché sont régulateurs, en ce sens qu’ils produisent le meilleur état social possible, pour peu que soient respectées les règles fondamentales de l’économie libérale. Parfois, on prétend même que le marché est capable de produire spontanément les institutions nécessaires à son bon fonctionnement. Certes, les orthodoxes reconnaissent que les marchés ont nombre d’« imperfections » ; le modèle de la concurrence marchande reste pour eux, néanmoins, une norme qui guide la seule connaissance scientifique possible et constitue, parfois, un idéal social à accomplir, quitte à ce qu’une redistribution des ressources permette de concilier efficacité et équité.
Notre présentation de quelques figures de la pensée hétérodoxe vise à montrer que la science économique dominante n’est pas la seule possible. Nous montrerons que l’histoire ne démontre pas que les agents économiques puissent produire, même à long terme, le meilleur des mondes. En réalité, le capitalisme est le fruit d’une histoire où s’entrechoquent les dimensions culturelle, politique et économique : Marx et Polanyi sont ici des penseurs nécessaires pour comprendre cette genèse de notre monde. Plus encore, Keynes, comme les nombreuses écoles qui repris ses intuitions, montrent que la marché porte en lui-même les conditions de son déséquilibres, quelque soit le cadre dans lequel il fonctionne.
Nous montrons donc finalement que si, en économie, comme ailleurs, tout n’est pas possible, il y a des possibilités pour construire politiquement d’autres capitalismes, voire d’inventer des socialismes, intégrant les leçons que nous donne le siècle dernier.
avec en ouverture 2 conférences exceptionnelles de 2 économistes « hétérodoxes »