Evènement associé : Résonance 2007Depuis une quinzaine d’années, Ramsà développe un travail qui met en jeu les paradoxes du réel. Les objets et images de cette artiste, qu’ils soient photographiques, vidéographiques ou plus simplement décelables dans des dispositifs faisant appel au volume, sont des moyens dédoublés de s’approcher d’une réalité contemporaine hétérogène et instable (Claire Nédellec).
Le travail présenté dans cette exposition a été élaboré à Salvador de Bahia où l’artiste a séjourné pendant un mois. Le dénominateur commun à toutes ces réalisations est le mot décalage ; celui ci s’opère entre le titre et l’oeuvre et/ou au sein de la pièce elle-même et ne peut s’établir qu’à travers un regard occidental.
Les photographies de la série « Tapis rouge » ont été prises dans une salle de danse africaine où de jeunes brésiliens s’évertuaient à reproduire les pas de leur professeur. Ce qui a particulièrement frappé l’artiste, c’est cette moquette rouge, usée, mal découpée et trouée, complètement paradoxale par rapport à la notion de tapis rouge déroulé pour les VIP. Les pieds noirs des protagonistes entrent dans le format comme on entre dans la danse, tantôt en l’air, tantôt au sol, justifiant la série en créant un rythme de lecture. Une autre photo est présentée à l’envers, ce qui la rend énigmatique, le sol devient ciel, mais un ciel rouge ! Une seule photo ne comprend pas de personnage et représente ce misérable tapis rouge et quelques tongs abandonnées devant lui, comme par respect. Cette photo a été travaillée de telle façon que le tapis semble suspendu, tel un tapis volant... plein d’espoir...