L'exposition propose de découvrir la communauté tsigane, son identité, ses traditions et son histoire avec un éclairage particulier sur 1939-1946
"L'histoire et la culture tsiganes demeurent souvent mal connues du grand public", relèvent les organisateurs de l'expo "Peuple tsigane: le silence et l'oubli", au centre Berthelot de Lyon.
Partant du constat que le sort des tsiganes entre 1939 et 1945 est méconnu, et profitant du travail "retrospectif" du photographe et historien Mathieu Pernot, l'exposition, inaugurée mercredi, propose divers documents qui témoigne du "durcissement progressif de la politique de Vichy, allié aux mesures allemandes prises à partir de 1940".
L'exposition fournit ainsi un éclairage particulier sur le camp de Saliers (Bouches-du-Rhône), lieu d'internement des tsiganes en zone libre et qui "pouvait contenir jusqu'à 700 personnes".
Comme à Poitiers, Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire) et Jargeau (Loiret), également évoqués dans l'exposition, "le surpeuplement, la malnutrition et l'insalubrité régissaient la vie quotidienne des prisonniers", soulignent les organisateurs.
Au terme de ses travaux -trois années au total-, Mathieu Pernot a saisi "une dernière photographie des survivants, pour qu'enfin resurgisse l'image du camp et des gens qui y vécurent", rapportent-ils.
Plus largement, l'exposition revient sur la politique discriminatoire à l'encontre des tsiganes, inscrite dans la législation entre 1910 et 1969, puis évoque les aspects culturels et ethnologiques de la communauté, afin de redonner "un nom et un visage à des personnes jusque-là reléguées au rang de victimes anonymes d'une histoire oubliée".