Jazz
Les biographies d'artistes, on connaît. Plus c'est « Cosette Tirejus »
ou « Je-suis-né-dans-la-Rue », plus ça fait joli. Avec Thomas, ça ne va
pas être possible. Il ne lit pas plus dans les étoiles qu'il ne fume de
gros cigares, mais son truc tabou, son message personnel vous sautent au
visage dès le premier abord. Une main fine et ferme, deux grands yeux
bleus espiègles, pas de quoi se vanter ! Ni se plaindre, d'ailleurs...
Donc, de lui, on sait déjà ça. Et, plus vaguement, qu'il donne dans la
musique ou sur les bords. Erreur ! Pas vaguement, encore moins sur les
bords : carrément par les chemins de traverse. La zique, Thomas s'est
faufilé entre ses gouttes tant bien que mal jusqu'à 17 ans, mais à 18,
bac en poche et fac d'art en cours, elle lui a brusquement fondu dessus
en formidables bourrasques. Pas de celles qui viennent par vent d'ouest
en vagues pop ou rock, non, lui, c'est de plus loin vers l'est et dans
le temps que ça lui vient : des roulottes Rom et des campements sauvages
tout fumant de jazz manouche ! Une vraie conversion, doublée d'une
longue, humble et patiente initiation...