( Récital coquin )
Avec Anne-Lise Faucon et Jeanne-Marie Lévy,
chant et jeu Pascal Hild,
direction musicale et piano
Conception et mise en scène de Bernard Rozet
« Un jour mon prince » met en scène trois personnages hauts en couleur. Trois solitudes. Deux femmes et un homme à la recherche d’un idéal. Leurs désirs sont souvent inassouvis et leur imaginaire sans limite. Les désillusions, les rendez-vous manqués jalonnent un parcours semé de déclarations musicales et de mots d’amour pas toujours tendres. « Un jour mon prince… » est une revue fantaisiste, une succession de numéros chantés – solo, duo, trio – accompagnés au piano avec pour fil conducteur la recherche du fameux prince charmant. Chaque chanson raconte une situation particulière, un moment de vie cocasse, un souvenir, une anecdote, un fantasme…
Les mots et la chose. Quel drôle de répertoire !
Il suffit d'un peu de suggestion, voire d'autosuggestion, et surtout d'un esprit décalé pour transformer n'importe quelle situation en une situation érotique ou coquine, et provoquer le rire comme un orgasme.
De nombreux compositeurs et écrivains ont su jouer avec les mots pour parler de la chose. Mais c'est surtout vers la fin du 19ème siècle, la libération des moeurs aidant, qu'un vent de folie lubrique souffle dans les caf 'conc' et sur l'univers de la chanson.
"Un jour mon prince..." a pour répertoire ces drôles de chansons d'amour, croustillantes et coquines qui ont fait les belles heures des cabarets de la belle époque.
C'est un répertoire particulièrement riche qui contient un nombre incroyable de "perles" parfois oubliées ou souvent peu considérées mais fort amusantes et sans doute beaucoup plus subtiles qu'il n'y paraît.
Tout est question d'un savant dosage entre les mots et la chose. Aucune ambiguïté quant au sujet traité même s'il n'est jamais cité explicitement. L'intérêt et la curiosité viennent de la manière d'aborder la chose, de contourner une éventuelle censure,de rendre le texte « tout public »: habileté à jouer du double sens, travail sur la rime , la fausse rime, les mots coupés, les strophes interrompues...Les allusions et analogies sont nombreuses. Notons que l'imagerie légumière et fruitière est souvent utilisée.
Ce récital coquin fait un tour de la chose en plus de 80 mots : salés, piquants, tendres aussi puisque, en contrepoint de la sensuelle coquinerie, douceur et nostalgie pointent le bout de leur nez.