Evènement associé : Jazz à Vienne 2008Diana Krall
Premier opus rétrospectif de celle que beaucoup considèrent comme la plus grande chanteuse de jazz du moment, première compilation de la blonde épouse d'Elvis Costello aux jolis petons volontiers exposés dans des escarpins à fines lanières, «The Very Best of Diana Krall» paru en septembre 2007 fait donc le bilan de quinze années (même pas mal !) de carrière internationale. Au fil de ses onze albums vendus à plusieurs millions d'exemplaires et de centaines de concerts à travers la planète, Diana Krall, qui a démarré le chant assez tardivement vers l'âge de 28 ans, a démontré aux amateurs de jazz comme au grand public une sensibilité et des talents vocaux indiscutables. Mais, cerise sur ce joli chou, la chanteuse a également confirmé un jeu de piano fougueux, une assurance instrumentale peu courante (hormis sans doute chez Shirley Horn hier, chez Eliane Elias aujourd'hui) parmi ses pairs... Et ils sont nombreux, blondes, brunes, rousses ou même... masculins !
Solide pianiste de combo, donc, swingueuse de premier ordre en quartet comme au sein d'ensembles à cordes et bois, la star venue du grand Ouest canadien est une meneuse. Un sens inné du tempo idéal, affiné auprès de ses mentors Ray Brown et Jimmy Rowles, reste sa marque de fabrique.
Un peu plus grave encore aujourd'hui qu'en ces années 90 où elle rendait régulièrement hommage, en simple trio, à Nat King Cole, sa première grosse influence avouée (voir l'album-hommage «All for You», en 1996), son timbre profond et légèrement voilé habite désormais moins systématiquement les standards. Et cela même si l'album «From this Moment On» paru il y a deux ans marque paradoxalement un retour gourmand (un caprice de femme alors enceinte ?) vers ces standards.
Le répertoire de Diana Krall visite donc les chansons de Mose Allison, Nat Cole, Joni Mitchell, Dizzy Gillespie, Tom Waits ou Cole Porter, mais il expose aussi depuis le fabuleux «The Girl in the Other Room» (2004) des compositions originales addictives co-signées avec son mari à lunettes, Elvis Costello (le magnifique «Narrow Daylight» par exemple).
Curtis Stigers
Un physique en lame de couteau façon Anthony Perkins, costume bleu gris et cheveux drus méchés, Curtis Stigers a d'abord été une vedette populaire aux USA, radio et télé, avec notamment un tube qui s'est vendu à plus d'un million d'exemplaires dans la fin des années 80. Depuis, avec des atouts tout à fait convaincants, le chanteur et saxophoniste ténor se consacre exclusivement à un jazz décontracté, un rien voyou...