Evènement associé : Jazz à Vienne 2008concert avec aussi Maria Schneider Orchestra.
John McLaughlin & the 4th Dimension
De l'électrique à l'acoustique, du jazz au rock, du raga indien au flamenco, John McLaughlin a exploré tous les sons. En quarante ans d'une carrière surnaturelle démarrée dans l'ombre de Tom Jones, Georgie Fame ou David Bowie, McLaughlin a peu à peu réussi à dompter les grappes de notes qui s'échappaient dès 69 de son album Extrapolations (avec John Surman, Brian Odges et Tony Oxley)... juste avant de s'envoler, littéralement, à 27 ans, vers les USA à la rencontre du Tony Williams Lifetime puis de Miles. Il est tout simplement devenu un maître.
John McLaughlin, 62 ans, a désormais bel et bien tiré un trait sur les genres. Il a mêlé le rock au jazz, le jazz à la musique indienne, la musique indienne à Beethoven. Jeune prodige britannique pionnier du jazz fusion US aux côtés de Miles Davis, McLaughlin a depuis évolué aux côtés d'un véritable bottin mondain des musiques populaires et savantes du 20e siècle, de Jack Bruce, Jimmy Page et Jimi Hendrix à John Surman, Paco de Lucia ou Al Di Meola, en passant par Ravi Shankar, Wayne Shorter et Zakir Hussein.
Blues, be bop, free-jazz, flamenco et musique indienne... Autant d'univers dans lesquels cet artiste visionnaire démontre un génie fulgurant de l'empathie musicale.
Les 4 Dimensions du groupe quadrilatère avec lequel Sir McLo nous visite cet été devraient à peine suffire à contenir les envolées prévisibles de cette réunion de cadors. On attend notamment beaucoup d'altitude de la part du jeune et déjà prodigieux bassiste français, Hadrien Féraud.
Maria Schneider Orchestra
En évoquant Maria Schneider, on a encore à l'esprit l'étonnant album Allégresse qui lançait le XXIe siècle (en 2000) dans l'euphorie. La plupart du temps, on se souvient surtout du sublime Concert in the Garden qui avait littéralement soufflé la critique américaine en son temps (2004). Inspirée, rebelle et indépendante, la chef d'orchestre avait alors tout simplement rompu avec son label pour ensuite prendre son autonomie artistique, via son site web. Un caractère ! Certains se souviennent aussi de ce Maria Schneider's ‘Bulerias, Soleas y Rumbas, une pièce pimentée fort opportunément commanditée par le Lincoln Jazz Center. Le nouvel opus que livrait la jazzwoman rousse en 2007, Sky Blue, atteint encore un autre sommet. Rarement une musique écrite pour un big band contemporain n'aura exprimé une telle exaltation.