En cosmétologie, la publicité nous prône les vertus de la nature, la qualité, la pureté. Les slogans parlent de retour aux sources, au naturel, au Bio... Cette promesse est-elle tenue au niveau du contenu ? Naturels ou de synthèse, de luxe ou low cost, Made in Europe ou importés, les produits de beauté offrent-ils tous la même garantie de sécurité ? A quelle grille de contrôle, quelles normes et quelle réglementation sont soumis tous ces produits avant d'être mis sur le marché dans le monde ? Tous les composants sont ils concernés ?
Nous utilisons tous chaque jour des cosmétiques et dépensons chaque année un petit pactole en parfums et produits cosmétiques. Qui pourrait s'imaginer se passer de son déodorant, ou de sa crème hydratante les jours de grands frimas ou de chaleurs torrides ? Après les femmes, les hommes deviennent eux aussi une cible favorite pour les marques de cosmétiques. Mais que savons-nous de nos crèmes, shampoings, maquillages et autres onguents magiques ? Comment et avec quels produits sont-ils fabriqués ? Quels contrôles subissent-ils ?
Une vraie question se pose pour le consommateur qui ne sait pas toujours à quelle source d'information se fier . Néanmoins, rappelons que comme pour tout produit à usage humain, pharmacie, biopharmacie, agro-alimentaire, un cadre réglementaire existe sur les produits de beauté. Tous les cosmétiques doivent subir une batterie de tests et être en accord avec certaines normes avant d'être mis sur le marché. Ces tests concernent-ils tous les composants utilisés ? Sont-ils homologués dans le monde ? Et si non, comment le savoir et faire le tri ?
«L'industrie de la beauté mondiale investit plus de 1 à 5% de son chiffre d ‘affaire dans les études toxicologiques soit jusqu'à 3 milliards d'euros» , expliquent leurs représentants. Le consommateur est en droit de se poser la question sur la suffisance d'un tel investissement. Que recouvrent concrètement ces sommes et ces contrôles ? Quels progrès a-t-on fait en la matière depuis 30 ans ? Le risque zéro est il un défi possible à relever ?
De la véracité scientifique au rêve marketing, les grandes maisons de produit de beauté et surtout leurs fournisseurs recherchent la maîtrise des processus de conceptions par une sélection drastique des ingrédients mais surtout de nombreuses études toxicologiques sur les produits finis. Les progrès en la matière sont ils envisageables ?
En face, certains défenseurs des consommateurs ou contradicteurs se posent en effet la question. S 'y ajoute la foule de non-dits ou d'interprétations parfois tendancieuses qui circulent sur la « cosmétique soit disant tueuse » revendiquée par des organismes dont la mise en cause systématique, la promotion de la peur et le sensationnel sont le mode d'expression favori. Info ou Intox ? Qui croire ? Qu'en est-il vraiment avec les nouvelles normes européennes en vigueur ?
Aujourd'hui la nouvelle directive européenne « REACH » impose aux entreprises de fournir un certain nombre d'informations relatives aux substances qu'elles produisent, utilisent ou importent. Comment est-t-elle appliquée dans le domaine des cosmétiques ? Et les produits « bio» obéissent-ils aux mêmes règles ?
C'est pour faire le point sur ce sujet d'actualité que l'Association 1001 Sciences vous propose à l'occasion de cette soirée de débattre avec des spécialistes de divers horizons afin de vous apporter quelques éléments de réponses à toutes ces interrogations.
Intervenants
- Christine DETREZ , maître de conférence en sociologie à l'ENS-LSH
- Bernard VOLLAT, chercheur au CEMAGREF spécialisé dans l'écotoxicité aquatique
- Louis LAMY, ex-directeur général de la société BASF Beauty Care Solutions
Le débat sera animé par Sébastien BUTHION (1001 Sciences) et Alexis MICHEL (CCSTI du Rhône)