Irrespektiv, présentée au Musée d'Art Contemporain de Lyon, s'inscrit dans une vaste rétrospective consacrée à Kendell Geers.
Le titre de l'exposition, en parodiant le mot «rétrospective», donne d'emblée le ton en l'inscrivant sous le signe de l'insolence. Chargées de significations politiques, complexes et profondes, les œuvres de Kendell Geers peuvent paraître provocantes et conflictuelles. Cependant, l'esthétique de l'artiste donne à celles-ci un ton poétique subtil et humoristique.
Il s’agit d’une co-production européenne qui associe des musées et centres d’art de Belgique, d’Angleterre, de France et d’Italie. L’exposition s’est ouverte en Belgique, avec simultanément deux projets complémentaires au SMAK de Gand et au BPS 22 de Charleroi. Elle s’est poursuivie en Angleterre, au Baltic Flour Mills de Newcastle. Après Lyon, la rétrospective s’achèvera au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Trente en Italie.
Cette rétrospective a la particularité de se renouveler à chacune de ses étapes, autour d’oeuvres emblématiques. Geers y explore les limites de l’homme, qu’elles soient géographiques, linguistiques, politiques, sociales, sexuelles ou psychologiques et questionne le spectateur sur ses propres « frontières » intérieures, utilisant les armes de la sexualité, de la violence et de la peur.
L’oeuvre de Kendell Geers a déjà été vue à Lyon : pour la Biennale de Lyon, en 2005, l’artiste exposait On the Declamation and Preemenence of the Female Sex. En 2007, Post Pop Fuck 22 marquait l’entrée de l’exposition The Freak Show au macLYON.
Occupant sur 1000 m2 l’ensemble du 2ème étage du macLYON, l’exposition Irrespektiv rassemble plus de soixante oeuvres réalisées ces quinze dernières années.
Au coeur de l’exposition, Kendell Geers a placé l’oeuvre Song of the Pig, composée de 2 couloirs formant une croix et dont les murs sont recouverts de sacs mortuaires alignés les uns à côté des autres, constituant un passage obligé pour le visiteur. Cette installation est un axe central vers lequel tout converge et qui distribue l’ensemble de l’exposition.
Comme à son habitude, Geers joue avec l’espace offert par le lieu, qu’il sature de signes visuels (objets, lettres, peintures murales, dessins, néons…) pour créer un sentiment d’enfermement et une atmosphère pesante.