de Georges Perec
Comment, quelles que soient les conditions sanitaires, psychologiques, climatiques, économiques ou autres, mettre le maximum de chances de son côté en demandant à votre chef de service un réajustement de votre salaire
Mise en scène et scénographie
Anne-Laure Liégeois
Assistée de Laurent Letellier
Avec Olivier Dutilloy et Anne Girouard
Lumières Marion Hewlett
Costumes Christophe Ouvrard
Production
Le Festin-Cendre Dramatique National de Montluçon/Région Auvergne
Le spectacle d'Anne-Laure Liégeois
Anne-Laure Liégeois dirige Le Festin-Centre Dramatique National de Montluçon depuis janvier 2003. Ses spectacles sont tous liés par un goût profond de l'écriture, une recherche permanente sur l'acte de voir et d'être vu, sur comment l'intime mène le monde et la musique mène le bal...
Avec L'Augmentation, elle met en scène un homme et une femme. Ils sont collègues de bureau, parfois solidaires, parfois adversaires. Endossant tour à tour le rôle du patron sourd ou compatissant, puis celui de l'employé à l'air remonté ou abattu.
L'auteur : Georges Perec
Georges Perec (1936 – 1982) fait des études de lettres à Paris et Tunis. Sociologue de formation, son premier roman, Les Choses (1965), lui vaut, avec le prix Renaudot, une réputation de moraliste de la société de consommation. Mais, si Perec est un amoureux des inventaires, il ne se laisse pas si vite cataloguer et il apparaît vite que cet homme mène un projet continu, explorer le double univers du réel et du langage.
Il entre à l'OuLiPo* en 1967 et publie en 1969 un ouvrage lipogrammatique, La Disparition, où la lettre « e » est délibérément exclue, suivi des Revenentes, écrit sans autre voyelle que celle-là. Il y aurait quelques facilités à ne voir dans ces ouvrages que les jeux gratuits d'un « oulipien ». Ils signalent au contraire le principe organisateur de toute l'œuvre : constat de l'effacement, effort acharné de la restitution. C'est qu'il y a dans la vie même de Perec deux disparitions premières que l'écriture se donne à charge à la fois de redire inlassablement et de tenter de réduire : celle de son père, juif polonais tué à la guerre, celle de sa mère, disparue à Auschwitz. « J'écris parce qu'ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l'écriture. L'écriture est le souvenir de leur mort et l'affirmation de ma vie ».
Son art apparaît alors comme une « autobiographie éclatée » dans laquelle l'auteur se conforte avec virtuosité à des champs d'expérience très larges : poésie, autobiographie, essais, théâtre. L'œuvre de Perec culmine avec La Vie mode d'emploi, prix Médicis 1978. Il y décrit, avec la frénésie d'un linguiste fou et la rigueur d'un mathématicien, la vie d'un immeuble, des caves aux chambres de bonnes. Investigateur malicieux du sens et du non-sens, Perec ne prend jamais la pose d'un écrivain tragique et casse toujours l'angoisse d'une pirouette.