L'histoire
Un enfant d'aujourd'hui. Un petit dur. Furieux d'être si petit à côté de sa grande soeur. Et voilà qu'il rapetisse. Vrai ! Ce matin, il rapetisse à l'intérieur de ses habits. Est-ce un coup de la vieille croisée la veille ? Les parents sont absents et la grande soeur rigole. Restent deux oiseaux, une pie et un pigeon, pour combattre avec lui la sorcière.
Incroyable ! Vrai !
"Certes les oiseaux parlent, certes l'enfant rapetisse, mais l'étrangeté de ces événements n'emmène pas la représentation dans l'étrange ou le poétique. Quelque chose d'incroyable se passe, mais se passe vraiment, bouleversant les relations très fortes entre l'enfant et sa soeur. C'est en jouant très concrètement cette situation de cauchemar, que les acteurs font apparaître l'angoisse des personnages confrontés à la peur de la disparition. En contrepoint de cette angoisse et de la violence qu'elle déclenche, il y a la fantaisie de l'écriture en jeux de mots et en avalanche de noms d'oiseaux, l'humour de la pièce et les chansons mises joyeusement en musique par le grand Pascal Sangla." Catherine Anne
Entre rêve et réalité
"Petit se déroule dans un univers urbain contemporain, dont la chambre de l'enfant est le lieu central. Dans cette chambre, l'indispensable fenêtre, par laquelle tous, humains, oiseaux, entrent, sortent, se penchent, attendent, espèrent. La fenêtre est donc l'élément réaliste de l'espace scénique, immense, voilée de ciel, ciel que la soeur ouvrira sur une nuit de puits. Devant cette fenêtre, un petit praticable en pente dessine le lit de l'enfant comme l'espace même de la chambre, délimité, avec des bords desquels il peut tomber... et puis, à l'avant-scène, un chemin de cour à jardin, rue comme chemin de ciel. Tout autour, l'immensité immatérielle de la boîte noire.
Quant aux costumes, ils oscillent eux aussi entre rêve et réalité. Donner à voir l'animalité, la sensation des corps-oiseau, leur légèreté potentielle, tendue vers l'envol, tout en partant de bases simples, quotidiennes, urbaines elles aussi... et jouer, dans la même recherche de suggestion plutôt que d'illustration, avec les multiples indications de rétrécissement des corps/agrandissement des vêtements. Sans oublier la tignasse rousse de l'enfant, roux flamboyant !" Karin Serres