Dans cette cité dont on ne sort pas, vase clos auquel même les dieux, si obscurs, échouent à donner sens et où les gens tombent du haut des tours, nous assistons aux trajectoires de cinq jeunes, alors qu'un suicide vient de se produire. L'impossibilité pour eux de rêver au-delà d'un petit rêve de consommation immédiate, la difficulté d'être femme, la tentation de Dieu sont autant de violences qui nous touchent de plus ou moins loin et que le texte nous permet de percevoir.
Lionel Spycher interroge le trajet d'une jeunesse, issue en partie de l'immigration, vivant dans les «cités». A travers la parole de ces personnages, il met en avant le parcours décousu de ces jeunes, nous livre leurs rêves, leurs espoirs, leurs drames, leurs destinées, leurs croyances. Il s'oppose ainsi à un certain regard sur ces «banlieusards», que l'on amalgame trop souvent aux phénomènes de violence et d'insécurité.