En août 2005, Marc Minkowski dirigeait Mitridate, la première représentation au festival de Salzbourg d'un opéra de Mozart confiée à un ensemble d'instruments anciens. Il avait emmené avec lui ses "Musiciens du Louvre-Grenoble" que la redoutable presse autrichienne couvrira d'éloges.
Pour Minkowski, l'expérience prenait valeur de symbole : il se devait aller plus loin dans l'exploration de l'univers classique à la tête d'un orchestre qui en restitue les timbres, les ombres et les lumières. Haydn n'allait pas tarder à bénéficier de cette démarche. Mais pas n'importe quel Haydn, celui des Symphonies londoniennes... où s'exprime la quintessence de l'héritage instrumental de ce magicien de l'orchestre. Entamé il y a plus d'an, le voyage se terminera l'an prochain par un enregistrement public au Konzerthaus de Vienne. Entre-temps, Minkowski et ses musiciens auront fait halte à Lyon. On les attend avec gourmandise pour trois chefs-d'oeuvre de ce recueil. Haydn - comme génial inventeur de musique - est à l'oeuvre dans ces Symphonies londoniennes. Le compositeur a atteint la soixantaine mais il a une vitalité créatrice de jeune homme; il expérimente de nouveaux équilibres de timbres, des contrastes de formes et de modes d'expression de la virtuosité orchestrale la plus brillante à la profondeur de sentiment la plus bouleversante. La symphonie n° 104, dite "Londres", est "la douzième et dernière des anglaises" note Haydn dans ses carnets. C'est aussi la dernière de ses symphonies, il ne reviendra plus jamais sur cette forme.
Joseph Haydn
Symphonie n° 104 en ré majeur « Londres »
Symphonie n° 99 en mi bémol majeur
Symphonie n° 101 en ré majeur « Horloge »
Direction musicale
Marc Minkowski