Dans les années 60-70 à Rome, le petit théâtre de Borgo Santo Spirito. À sa tête, Bianco d'Origlia et sa troupe tentent de mener la revue tandis que les spectateurs les interpellent bruyamment.
Jouant quelques drames sociaux et beaucoup d'épopées religieuses, ce théâtre est le témoin d'une société italienne en pleins bouleversements. Visconti, Pasolini ou Fellini triomphent alors que là, acteurs et spectateurs s'empoignent et s'invectivent avec naïveté et bonne humeur, comme pour célébrer la fin d'un temps.
Strass, paillettes, faux cils immenses, perruques et talons, Alfredo Arias s'empare de ce petit monde pour nous offrir un cabaret tendre, iconoclaste et délirant. Une revue chantée et dansée en français, anglais ou italien, faite d'œillades, de poses de divas, de délires mystiques et d'une verve à hurler de rire.
Invités à rencontrer ces «martyrs de l'art», les spectateurs se trouvent face à des acteurs d'immense talent : folles jusqu'au bout des ongles et excellents chanteurs, surnageant, fantasques, entre la tragédie religieuse de Salomé et un tube chanté avec passion. Sous la houlette d'Antonio Interlandi, Marilu Marini, tenancière en fin de course, est éblouissante, autant que les deux belles argentines, stars de la comédie musicale, Sandra Guida et Alajandra Radano.
On connaissait le goût d'Arias pour les créatures romanesques et leurs travestissements, il nous offre là un spectacle comme il en a le secret : insolent et pur, tragique, baroque et follement amusant.
Livret : Alfredo Arias, René de Ceccatty
Mise en scène : Alfredo Arias
Arrangements musicaux : Diego Villa
Costumes et perruques : Pablo Ramirez
Décors : Larry Hager
Lumière : Cesare Accetta
Son : Julius Tessarech
Maquillages : Jean-Luc Don Vito
Avec Sandra Guida, Antonio Interlandi, Marilú Marini, Alejandra Radano