Charles Gardou, Ali Fékih et Anne-Catherine Nicoladzé
Charles Gardou
Professeur à l'Université Lumière Lyon 2 où ses enseignements et travaux sur le handicap procèdent d'une anthropologie philosophique, il est responsable d'une équipe de recherche sur les situations de handicap, l'éducation et le travail social. Il préside le « Collectif Reliance » qu'il a fondé en 1995. Il a également créé la revue « Reliance », dont il assure la direction, enmême temps que celle de la Collection « Connaissances de la diversité ». Ses responsabilités et engagements nationaux ou internationaux sont nombreux ; il est en particulier membre de l'Observatoire National de la Formation, de la Recherche et de l'Innovation sur le Handicap (ONFRIH). Il a organisé, avec Julia Kristeva, les « Premiers Etats Généraux nationaux du handicap » et vient de créer, avec elle, le Mouvement international « Handicap, Solidarité, Egalité ». Ses derniers ouvrages : « La vulnérabilité en face », érès, à paraître ; « Fragments sur le handicap et la vulnérabilité », érès ; « Handicap, le temps des engagements » (avec Julia Kristeva), PUF ; « La création à fleur de peau » (avec Emmanuelle Saucourt), érès ; « Désinsulariser le handicap » (avec Denis Poizat) érès ; « Le handicap, une privation de libertés ».
Le handicap peut se définir comme une situation de privation de libertés, variable selon le degré de gravité de la déficience, lié à la fois aux résonances objectives de la déficience et aux entraves d'un environnement colonisé par les « bien-portants ». Ainsi il n'affecte pas seulement le corps ou l'esprit, mais sous-tend des formes de servitude et de dépendance qui tiennent aux limites des ressources du corps ou de l'esprit, aux murs et écueils érigés par la société, aux contraintes culturelles et à l'hostilité d'un monde pourtant commun à tous. Etre handicapé, c'est être menacé, plus que les autres encore, d'être asservi à son destin et aux autres. La lutte quotidienne des personnes en situation de handicap consiste donc à ne pas abdiquer et être sans cesse à la conquête de nouvelles parcelles de cette liberté qui caractérise le sujet et le citoyen.
Ali Fekih
Du hip-hop aux pratiques circassiennes et théâtrales, Ali Fekih ne cesse de se former. De 2001 à 2004, il suit la formation de l'école du Samovar de Bagnolet où il travaille le clown, le théâtre et le théâtre gestuel. Son parcours est jalonné également de rencontres dont celle avec Patrick Haggiag, Anne-Catherine Nicoladzé, Alexandre Del Perugia et Maguy Marin, mais aussi de premières fabrications artistiques avec la création de spectacles de rue. Depuis 1994 il parcourt différents pays en interprétant ses propres créations de spectacles de rue dont son solo Alchimie.
Anne-Catherine Nicoladzé
Danseuse, chorégraphe, performeuse et pédagogue, elle travaille à la croisée de la danse-contact, de l'improvisation et de la danse contemporaine. Interprète depuis 1987, elle travaille avec plusieurs artistes dont C. Burgos/O.Gelpe, D. Silhol, K. Sebbar, I.Brunaud ... Assistante à la mise en jeu du corps et son écriture, elle collabore avec des compagnies de théâtre, de danse, cirque et rue. Parallèlement, elle réalise ses propres performances au sein de la Compagnie In Situ qu'elle a co-fondée en 2000.
Déséquilibres (solo d'Ali Fekih)
« D'où je suis, je vois comme de la peinture dont on suivrait la trajectoire sur une toile. Une danse qui malgré moi se passe et malgré tout se pense. Il y a un fossé entre ce que je sens et ce qui a lieu. Ce déséquilibre met en mouvement, agite, désarçonne, excite. Et cela ne tient qu'à la nécessité d'être là. Alors mon film, je le fais, avec des couteaux, je taille sur la pellicule.J'apprécie ce qui tombe. Mon équilibre, c'est de faire vivre et co-exister des choses qui dit-on n'ont rien à voir entre elles. »