"Familier, photographies récentes ou inédites "
Arièle Bonzon est née en 1955. Après quelques errements entre psychologie et beaux-arts, elle choisit les arts probablement parce qu'ils sont beaux. C'est au cours de cette période que la photographie lui saute aux yeux pour la seconde fois de sa vie. Il aura fallu près d'un quart de siècle pour que le retardateur s'actionne. C'est munie d'une valise pleine de ses bricolages et autres fariboles photographiques qu'elle rencontre Catherine et Jacques, qui certainement se disent certainement que ça serait assez drôle de montrer dans une galerie de photographie ce qu'elle fabrique. Comme photographe, elle fait donc sa première exposition personnelle en 1982, Sous exposition évidente, à la galerie Le Réverbère, qui la représente depuis. Débute un nouveau quart de siècle, où elle est mascotte, coupeuse de cheveux en quatre, partenaire de voyages et travaux divers, souvent sérieuse, toujours lente, et au bout d'un demi-siècle finalement un peu photographe.
C'est long, en effet. Mais la photographie requiert beaucoup de patience. C'est pourtant dès l'âge de deux mois environ qu'elle commence à questionner l'image photographique, sa mémoire, son statut de preuve et de trace. Sa capacité poétique même. Elle met en œuvre et éprouve les spécificités du médium photographique que sont temps et cadre. Elle interroge le lien entretenu par la photographie avec la matière qui la fait exister, sonde cette relation troublante, montre que la matérialité de la photographie est un élément fondateur de ce qu'elle donne à voir, et qu'une photographie est un morceau de temps qui prend corps. C'est essentiel pour elle, et ça aussi elle met longtemps à le comprendre vraiment.
En parallèle à cette (lente) activité de recherche, Arièle Bonzon a fait d'autres rencontres qui l'ont amenée à photographier la danse, le théâtre, et à créer des scénographies. Elle qui se croyait spécialiste de l'infiniment petit et du détail, a abordé le pays des géants, le monde de ceux qui ne s'approchent pas pour voir, et qui restent dans le noir. Et c'est encore les rencontres qui l'amènent à réaliser des portraits dans le monde musical, puis, au fil de sa recherche entre image fixe et mouvement, plusieurs films DV de spectacles musicaux. Rencontre encore pour un parcours lié au livre, espace particulier qu'elle investit comme lieu, celui du rendez-vous intime entre photographie et mots. L'écriture, l'édition : attirances à facettes rattachées au graphisme à partir de 1989. Depuis peu, et pour ouvrir un nouveau demi-siècle à venir, elle enseigne, et intervient comme photographe ou comme artiste en relation avec l'image dans des cadres variés. Quelques amers dans cette traversée :
1985/1988 Travaux de papier. Expositions en France et en Europe.
1990 Archéologie photographique imaginaire. Musée archéologique de Dijon, Mois de la Photo, Paris, musées, et manifestations internationales (Israël, U.S.). Publication d'un Journal de fouilles.
1993 Chère absente: Fondations/Epiphanies. Galerie Le Réverbère. Une nouvelle publication : Ecrits dans le noir. Série montrée dans l'exposition Révélation. Représentations du Christ en Photographie. (Hôtel de Sully, Paris, Musée de Jérusalem, Deichtorhallen, Hamburg).
1995 Equinoxe d'automne. Centre photographique de Lectoure. Pylônes, carottes, et autres étagères.
1985/1995, un parcours. Création d'un nouveau livre, Equinoxe d'automne. 1999 Outreloin bleu. Galerie Les Filles du calvaire, Paris. Livre éponyme aux éditions Filigranes.
2003 "Sortie de réserve(s)" à la galerie Le Réverbère. Prémices de Le Jeu de la vie.
2005 Passer. Désert aller retour. Galerie Le Réverbère à Lyon, puis à Paris Photo.
2006 Un regard rétrospectif : Quatre fois cinq / 1985-2005 à L'Imagerie / Lannion. 2006 Passer. Désert aller retour. Hôpitaux Universitaires de Genève.