Monsieur de Pourceaugnac
- du 16/03/2006 au 17/03/2006
Monsieur de Pourceaugnac
texte de Molière
mise en scène Dag Jeanneret
Cie In Situ
Monsieur de Pourceaugnac est une comédie ballet faite à Chambord pour le ivertissement du Roi, au mois de septembre 1669, avec des danses réglées par Beauchamp et une musique écrite par Lulli. Nous n’interprèterons ni les danses, ni la musique. Pas d’archéologie, ni de joliesse. Nous irons à l’essentiel.
Molière quatre ans avant sa mort est un homme usé. De plus en plus seul. Son père vient de mourir, Armande s’est éloignée de lui, et Madeleine Béjart a pris sa retraite, quittant la troupe. La maladie ne le quitte plus. L’Avare, créé juste avant Pourceaugnac, n’a pas été un succès et il a dû bagarrer pour faire admettre qu’il était désormais possible d’écrire une comédie en prose. Il y a dans le personnage de Monsieur de Pourceaugnac, quelque chose qui n’est pas sans évoquer l’état de Molière en ces années-là : une fragilité, une difficulté d’être dans le monde, un sentiment diffus d’hostilité. Il n’est pas un paria pour autant, il n’est pas Woyzeck, il n’est pas un homme qui soudainement refuse, prend parti, s’élève contre l’injustice ou l’hypocrisie du temps, il n’est pas Alceste ou Hamlet. Il n’est pas un homme qui doute, qui interroge le monde comme Platonov. Il est l’homme qui subit les événements qui, pris dans un tourbillon de faux-semblants, tente de se raccrocher à l’existant, au rationnel, à ce qui l’a constitué, hier, dans son Limousin natal. Il n’est surtout pas - et c’est l’un des postulats de ce travail - l’imbécile comme la pièce dans une lecture sommaire pourrait le laisser croire. Il est l’ignorant, celui qui ne sait pas, qui, pris dans un engrenage diabolique s’accroche au peu qu’il connaît du monde !
Alors, face au chaos, face à la violence de cette petite humanité, face à l’énigme du monde, il bataille courageusement mais ne peut que perdre. Les armes sont trop inégales. Il ignore la complexité du monde, sa roublardise. C’est bien cela que nous raconterons dans cette mise en scène : l’étranger aux abois, les violences qui lui sont faites, l’impossibilité de s’en sortir indemne. Et c’est en cela que la pièce peut traverser les siècles, peut faire écho.
horaires :jeudi 16 mars à 20H30, vendredi 17 mars à 10H et 14H30
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