Salle : Grande Salle
De : Marivaux | Mise en scène : Didier Bezace
Avec Pierre Arditi, Anouk Grinberg, Isabelle Sadoyan,...
Après La Version de Browning, présentée aux Célestins en 2007, Didier Bezace renoue avec un répertoire qu’il connaît bien. L’ayant lui-même interprété en 1993 face à Nathalie Baye, le metteur en scène confie à Pierre Arditi le rôle central du facétieux et machiavélique Dubois, face à la délicate Anouk Grinberg. L’intrigue merveilleusement menée est une tornade de manigances et de retournements. Si l’humour l’emporte dans cette brillante comédie, c’est toujours dans une délectation littéraire rendant hommage à un sommet de raffinement de la langue française.
L’idée de provoquer l’amour par de fausses confidences a souvent été mise en œuvre, avant et après Marivaux. Le truculent personnage du valet Dubois donne toute sa saveur à cette comédie. Souvent considéré comme le portevoix de l’auteur, il est l’archétype du serviteur passé aux commandes, manipulant malicieusement son ancien et son nouveau maître : le jeune et honorable Dorante désormais ruiné et la belle Araminte en quête de fortune. Comme toujours dans la merveilleuse mécanique de Marivaux, les couples se font et se défont, au gré des coups de cœurs ou de coups de théâtre, mettant toujours en prise la force des sentiments et les démons de la convoitise. À l’affût, Dubois tire les ficelles et souffle les fausses confidences qui font enfler les vrais désirs.