Pendant presque 1 mois un cube noir de 3 mètres 30 par 3 mètres 30 qui donne l’impression de flotter, s’installe dans la cour du Théâtre. L’entrée est libre ! En continu sont projetés des films muets mettant en scène des questions de Démocratie. Puis les Samedis interviennent des comédiens. 3 faces noires, 1 face blanche. 6 places, 7 vidéos, 2 comédiens.
Cette « installation publique » laisse entrer librement le Promeneur dans un espace intime au cœur de la cité. Un va-et-vient entre image et langage, entre impression et réflexion. De la part de Pascale Henry c’est une forme inédite dans une formulation moins directement théâtrale. Y demeurent : la nécessité d’un texte, l’importance de l’écriture scénographique, l’exigence du jeu d’acteur.
Lorsqu’Alexis de Tocqueville écrit, en 1830, De la Démocratie en Amérique c’est pour s’interroger sur la possibilité de vivre libre sous un régime égalitaire. Un vrai remue-ménage de l’esprit. Les arts, les lettres, le travail, l’individu, le bien commun, le rapport des citoyens à l’état, Tocqueville regarde tout ce que ces nouvelles dispositions entraînent où vont entraîner avec elles en raison de ce qui va agiter désormais le désir humain. C’est en une multitude de petits chapitres d’une précision et d’une clarté remarquable qu’il s’aventure : « Comment l’amour excessif du bien-être peut nuire au bien-être », « Des effets particuliers que produit l’amour des jouissances matérielles dans les siècles démocratiques », « Quel espèce de despotisme les nations démocratiques ont à craindre », « De l’industrie littéraire. ». Nous sommes les héritiers de ce nouveau monde.