Sous une immense draperie rouge et royale, le petit homme entre en scène. La blancheur de sa chemise atteste son innocence. Jean-Jacques Vanier a un œil d'écureuil battu. Son cerveau d'homme inquiet fourmille de méandres totalement inattendus. Sur le plateau, sa franchise est désarmante : « je me complique inutilement la vie » dit-il. Et comment ! Il s'engage, dans ce nouveau spectacle, l'air de rien et à petits pas, dans une vraie galère. Partant d'une méticuleuse histoire de chaussures à lacets, cet homme délicat se donne un énorme défi : comprendre les femmes, comprendre sa femme de l'intérieur, vous voyez, en toute présomption. Macho Vanier ? Sûrement pas. Féministe ? Faut pas exagérer. Vanier est un humoriste gentil, c'est très rare de faire rire, vraiment, en étant gentil. Sa présence sur scène est éclatante, confondante d'un naturel qui rayonne. Son obstination à être simplement lui-même provoque admiration et tendresse, il devient explorateur de femmes opiniâtre, évidemment ça ne marche pas, mais le rire surgit tout de suite, ne cesse pas plus que notre reconnaissance éperdue.
« Voilà déjà 3 spectacles que j'accompagne Jean-Jacques Vanier dans sa quête philosophique et drolatique d'une improbable clé universelle de l'âme humaine. En tant que metteur en scène, tout comme en tant que co-auteur, ma mission consiste essentiellement à pousser le bonhomme vers un texte et vers un jeu encore plus sincères, encore plus profonds, encore plus graves, et pourtant – paradoxe attendu – encore plus hilarants. Tous les fidèles de Vanier savent désormais que l'ardente aspiration de son personnage à la vérité, à l'équilibre, et au bonheur, demeurera vaine longtemps encore, et que longtemps encore ils riront de sa maladresse, de ses échecs à répétition, de sa touchante persévérance, de ses égarements, de ses interminables digressions et de ses poétiques utopies. Car ils savent aussi que ce n'est pas le but qui compte le plus, mais le chemin. Ce chemin que j'aime, un peu plus à chaque création, cheminer de conserve avec le comédien et avec l'ami. »
François Rollin
Jean-Jacques Vanier fait ses débuts sur scène au Théâtre du Point-Virgule. Après un passage dans La Classe, sur FR3, c'est l'émission Rien à cirer de Laurent Ruquier sur France Inter qui le révèle au public. Au cours de la saison 2004-2005, il participe tous les Dimanches à l'émission de Kriss Un Dimanche par hasard, sur France Inter. Tout en poursuivant à travers la France sa tournée pour À part ça, la vie est belle. Il reprend, en 2006, son spectacle L'Envol du pingouin (co-écrit avec François Rollin) au Théâtre de La Bruyère à Paris. Au cinéma on le retrouve dans les films de Poirier (« A la campagne », « Attention Fragile », « Les femmes ou les enfants d’abord ») ou encore dans « Le Premier jours du reste de ta vie » de Rémi Bezançon.