La Messe Solennelle est la première pièce d’envergure écrite par le tout jeune Berlioz âgé de vingt ans, alors que le compositeur n’a sérieusement commencé ses études musicales que depuis un an… Elle sera créée à Saint-Roch à Paris en 1825 avec un vif succès. Malgré cela, Berlioz détruit la partition, la jugeant indigne de son art, parvenu pourtant si rapidement à maturité… En fait, une partition autographe de l’auteur sera découverte en 1991 et formellement identifiée. Cette œuvre magistrale sera créée en 1993 à Brême sous la baguette de John-Eliott Gardiner.
L’impression qui en ressort à l’écoute est l’audace, la somptueuse fécondité d’idées, le lyrisme délicat et une énergie débordante asso- ciée à un sens de la démarche dramatique sans pareil… Bref, tous les ingrédients du langage du «grand Berlioz» sont déjà là ! La valeur de cette Messe Solennelle ne réside pas seulement dans ses qualités intrinsèques, mais bien dans le fait qu’elle offre, pour la première fois, un point de référence auquel toute la musique ultérieure de Berlioz peut être mesurée (musique sacrée, symphonique et lyrique).
« Venez que je vous embrasse ; morbleu, vous ne serez ni médecin ni apothicaire, mais un grand compositeur ; vous avez du génie, je vous le dit parce que c’est vrai.» propos de Le Sueur, professeur de composition de Berlioz après la création de la Messe Solennelle à Saint-Roch.
Miraculeusement, avait été découverte en cette fin de XXème siècle, la première composition d‘envergure du musicien-poète qui prenait un immense plaisir à déployer ses ailes pour la première fois. Infiniment moins connues que son répertoire lyrique, les cantates profanes composées par Rossini, pièces de circonstances pratique- ment jamais jouées aujourd’hui, présentent un intérêt musical évident. La Mort de Didon, créée à Venise en 1818, est certainement son chef d’œuvre dans ce domaine.
Chœur, Solistes & Orchestre