Requiem de Théodore Gouvy
“Un grand compositeur à découvrir”
Paradoxalement français de cœur, mais prussien de naissance (le redécoupage de l’Europe lors du traité de Vienne en avait décidé ainsi), ce musicien lorrain ne devient citoyen français qu’à 32 ans. L’identité culturelle de Gouvy est double et va faire de cet artiste lettré, en relation avec les foyers musicaux les plus actifs de son temps, la figure exemplaire d’un «passeur» entre les cultures musicales française et allemande.
Cette double appartenance identitaire nuira certainement à l’attention que méritait l’œuvre de Gouvy. Néanmoins, au fil du temps, il sera considéré comme l’un des plus grands compo- siteurs de son temps, chaleureusement appré- cié tout particulièrement par Berlioz, Lalo, Saint-Saëns et Widor, et joué dans toute l’Europe, assurant la diffusion en France de la musique post-mendelssohnienne.
Son œuvre est importante (160 numéros) et aborde tous les genres ou presque. Son Requiem est son chef d’œuvre sacré qui sera créé à Paris le 30 mars 1876 avec un énorme succès. A part quelques lignes d’encyclopédies musicales et de rares œuvres jouées sporadiquement, qui connaît aujourd’hui Théodore Gouvy, ce compositeur que Berlioz avait su reconnaître et féliciter dès 1851 ?...
Malgré la reconnaissance et l’affection des plus grands musiciens de son temps, on ne comprend toujours pas pourquoi son œuvre demeure encore dans les catacombes de l’histoire de la musique…
Chœur, Solistes & Orchestre