De Molière
Mise en scène Gisèle Sallin
« Loin d’être aux lois d’un
homme en esclave asservie,
mariez-vous, ma sœur,
à la philosophie. »
Henriette, la cadette de la famille veut épouser Clitandre. Elle est amoureuse. Chrysale son père, bon bougre et tendre lui donne son accord. Mais sa mère Philaminte y est opposée. Elle rêve pour sa fille d’un autre destin, celui qu’elle se serait rêvé : être l’épouse d’un savant, d’un poète, enfin de quelqu’un qui a quelque chose dans la tête. Le gendre idéal est selon elle, Trissotin : un omniscient prétentieux et ridicule. L’amour devient donc une affaire de famille où s’opposent "les savantes" -mère, tante et sœurs- et "les pragmatiques" -frère, père et domestique. « Les femmes savantes étudient pour accéder aux plaisirs de l’esprit. Le ménage et la vie de famille ne les comblent pas. Elles ont besoin de culture et prétendent que tout le monde devrait y avoir accès. » dit Gisèle Sallin, metteur en scène. « Elles ont le projet de fonder une université moderne qui réunirait sous le même toit les sciences naturelles, la philosophie, la physique, l’astronomie. Elles ne sont donc ni des sottes, ni des précieuses et le bien fondé de leurs aspirations n’est pas à remettre en cause. Molière dans cette pièce pose la question de l’accès au savoir pour les femmes. Il avait trois cents ans d’avance sur le sujet et en grand maître de la comédie, il expose ses personnages à la critique. » Gisèle Sallin fut une des collaboratrices de Benno Besson avant de créer le Théâtres des Osses à Fribourg. Sous sa patte, voici un Molière aussi féministe que virtuose qui réussit une avant dernière pièce subtile, intelligente et vive.
Scénographie et costumes : Jean-Claude De Bemels
Eclairages : Jean-Christophe Despond
Avec : Roger Jendly Véronique Mermoud Daniel Monnard Emmanuelle Ricci Raïssa Mariotti Marika Dreistadt Frank Michaud David Pion René-Claude Emery Anne Schwaller Cédric Simon