Les naufragés du Fol Espoir

• du 29/01/2011 au 20/02/2011

Mi-écrite par Hélène Cixous - Librement inspirée d’un mystérieux roman posthume de Jules Verne
Sur une proposition d’Ariane Mnouchkine
Musique de Jean-Jacques Lemêtre


Pour Les Naufragés du Fol Espoir (Aurores), Ariane Mnouchkine et sa troupe ont eu l’idée de créer une histoire dans l’histoire. Les aventures du navire et de ses passagers (de la cantatrice au bagnard), partis de Cardiff en 1895 pour se fracasser du côté de la Terre de feu durant l’hiver austral, sont filmées en 1914. Une équipe d’un septième art encore balbutiant et parfaitement muet, ayant échappé à l’emprise de Pathé, tourne dans une guinguette des bords de Marne devenue studio amateur. En ce lieu, le metteur en scène Jean La Palette, sa sœur Gabrielle et leur bras droit Tommaso fixent sur la pellicule une fable politique optimiste, destinée à l’éducation des masses. Le tournage commence le 28 juin 1914, date de l’attentat de Sarajevo qui met le feu aux poudres du Vieux Continent. Il s’achève avec l’assassinat de Jaurès et la mobilisation générale du 1er août, saluée par toutes les cloches de France.

L’allégorie du naufrage filmé à un rythme d’enfer pendant les cinq semaines de marche à la guerre, donne lieu à un spectacle total, vertigineux, d’une virtuosité, d’une force, d’une poésie, d’une révolte et d’une drôlerie puissantes et rares. L’intérêt gourmand d’Ariane Mnouchkine pour le cinématographe se fond dans sa passion dévorante du théâtre. Trente et un comédiens stupéfiants accaparent le plateau.